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“D’innombrables garçons voient leur droit à l’éducation bafoué“ (Rapport mondial - Unesco)

Paru dans Scolaire le vendredi 08 avril 2022.

“D’innombrables garçons voient leur droit à l’éducation bafoué“ indique l'Unesco dans un rapport mondial publié jeudi 7 avril.

En 2020, l'Unesco estime en effet que 259 millions d’enfants et d’adolescents dans les enseignements primaire et secondaire étaient déscolarisés, dont 132 millions étaient des garçons.

L'Organisation des Nations unies pour l'éducation estime à 160 millions le nombre des enfants qui travaillaient en 2020, dont 97 millions de garçons (soit 60 %). Elle considère que ce travail, ainsi que la pauvreté, “empêchent les garçons de s’engager pleinement dans l’apprentissage et contribuent au redoublement et au décrochage scolaire.“

Plusieurs cas sont alors étudiés par l'Unesco pour évoquer ces garçons “laissés pour compte“, notamment le Koweït (où les garçons se désengagent de l'éducation), le Pérou (où l'école est en compétition avec les opportunités d'emploi) ou encore les îles Fidji. Sur ces dernières par exemple, un témoin parle des garçons comme “des soutiens de la famille supposés faire des petits boulots pour mettre du pain sur la table“.

Retard

Ainsi, dans un grand nombre de pays, les garçons sont plus susceptibles que les filles de redoubler des classes, de ne pas aller au bout des différents niveaux de scolarité et d’avoir de moins bons résultats à l’école.

L'organisation Onusienne constate d'ailleurs dans certains pays que les signes indiquant que les garçons prennent du retard dans l’éducation “apparaissent dès la fin du primaire“, même si “l’enseignement secondaire est la période où les désavantages subis par les garçons sont les plus courants.“

Et d'après les données sur la pauvreté des apprentissages provenant de 57 pays, “les garçons âgés de 10 ans s’en sortent moins bien en lecture que les filles, et les adolescents n’arrivent toujours pas à suivre le rythme des adolescentes dans l’enseignement secondaire“. En revanche en mathématiques, “l’écart entre les genres qui jouait en défaveur des filles au début du millénaire, s’est réduit ou équilibré avec les garçons dans la moitié de tous les pays disposant de données".

Pire, le rapport établit, “alors que les désavantages subis par les garçons semblaient surtout toucher les pays à revenu élevé ou à revenu intermédiaire supérieur au début du millénaire, (que) cette tendance a changé et inclut à présent plusieurs pays à faible revenu et à revenu intermédiaire inférieur".

Coutumes

Autre étude de cas, le Lesotho et ses coutumes sociales. Les jeunes garçons intègrent à l'âge de 12 ans des écoles initiatiques qui se veulent un passage vers l'âge adulte. Un témoignage rapporte leur “attitude négative et le manque de respect envers les professeurs“.

L'Unesco considère à ce propos que “les normes et les attentes de genre ont une influence sur la motivation et la volonté d’apprendre des garçons. Dans de nombreux cas, les activités scolaires et certains sujets sont considérés comme incompatibles avec les expressions de la masculinité et, par conséquent, l’éducation est impopulaire auprès des garçons.“

De même, la peur et les violences subies sont à l’origine d’une augmentation de l’absentéisme et peuvent contribuer à l’abandon de la scolarité. Le décrochage scolaire et les mauvais résultats des garçons peuvent également être dus à des pratiques telles que la répartition en classes homogènes et la non-mixité. A cela peuvent s'ajouter une discipline très sévère, des châtiments corporels et d’autres formes de violence fondée sur le genre en milieu scolaire. Les garçons sont également plus susceptibles que les filles de subir des brimades physiques et sont souvent pris pour cibles en raison de leur orientation sexuelle, de leur identité de genre et de leur expression de genre, qu’elles soient réelles ou perçues.

Une des mesures préconisées consiste dès lors à favoriser la fréquentation de modèles et de mentors masculins pour “permettre de déconstruire les stéréotypes“ et “motiver davantage les garçons à apprendre“.

L'Organisation des Nations unies pour l'éducation soutient par ailleurs une pluralité de solutions d'action contre les difficultés scolaires des garçons, telles que la réduction du coût de la scolarité, l'amélioration des infrastructures scolaires ou encore l'amélioration de l’accès et de la qualité de l’enseignement préprimaire..

Enfin, pour la directrice générale Audrey Azoulay, “il est urgent que les États alignent l’âge minimum d’accès à l’emploi sur la fin de la scolarité obligatoire“, car seulement 55 pays sur 146 ont aligné l’âge minimum d’admission à l’emploi avec la fin des années d’enseignement obligatoire et supérieur à 15 ans, tandis qu'à l'inverse un tiers d’entre eux ont un âge minimum d’admission à l’emploi inférieur à 15 ans, ou ne définissent pas clairement d’âge minimum.

Le rapport ici

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