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Les mesures préconisées par Philippe Poutou pour “remettre totalement à plat le système éducatif actuel“

Paru dans Petite enfance, Scolaire, Périscolaire le lundi 04 avril 2022.

Le NPA a proposé à ToutEduc une description détaillée de la partie “Education“ de son programme pour la campagne présidentielle 2022, dont voici les éléments principaux.

Est en premier lieu indiqué que Jean-Michel Blanquer “a créé une défiance majeure à son encontre“ dans la profession, en agissant en faveur d'une “contre démocratisation scolaire“ qui a fait “correspondre l’enseignement aux besoins du capitalisme actuel“. Ainsi, le renforcement de la sélection est “indéniable“ et les fonctionnaires, “comme le veut la logique de la proposition de Macron de supprimer le CAPES“, seront “remplacé·s par des contractuel·les sous-payé·es et sur-exploité·es“.

A l'inverse, le NPA considère que “de l’argent, il y en a“, avec un ministre qui “a rendu 75 millions sur le budget 2021, soit l’équivalent de 1500 emplois d’enseignants“. Et comme l'école “n’a pas pour finalité de reproduire les classes sociales“, Philippe Poutou indique qu'il “faudra faire des incursions dans la propriété privée“, ce qui se traduit par la nationalisation de l’ensemble des écoles (sous et hors contrat).

Le parti anticapitaliste demande dès lors l'abrogation de la réforme du lycée et du bac, de Parcoursup, de la loi “Pour une école de la confiance“ et de la loi “Rilhac“, et souhaite la suppression du service national universel (SNU).

Il milite pour la création d’un service public de la petite enfance “permettant de créer des lieux d’accueil gratuits et diversifiés avec des salariés formés“, et voudrait qu'il soit possible de scolariser les enfants dès 2 ans. Un droit à la scolarité également défendu pour l’ensemble des jeunes en situation de handicap “avec des personnels formés et titulaires".

La scolarité serait obligatoire et étendue jusqu’à 18 ans pour tous, avec une éducation unique polytechnique et polyvalente, “où l'on enseignerait des disciplines intellectuelles et manuelles, scientifiques, littéraires et technologiques, sans hiérarchisation des savoirs". Toute orientation ou sélection avant la majorité est aussi refusée, car “chaque jeune doit pouvoir trouver sa voie, au sein d’un collectif émancipateur“.

Le nombre d’élèves doit être pour la NPA limité à 20 par classe en éducation ordinaire et à 12 en éducation prioritaire et des passerelles aménagées “à tous les niveaux du parcours“. Doivent être mis en place des dispositifs de différenciation pédagogiques : dédoublements, groupes de besoins, groupes d'entraide.

L’école doit être totalement gratuite ainsi que l’université, “ce qui implique une gratuité de la cantine, du matériel scolaire, des sorties…" Les apprentissages techniques, manuels et intellectuels doivent être complémentaires et ne pas être mis au service du “tri social“.

Une augmentation des salaires et des pensions des personnels de l’éducation est exigée à hauteur de 33 %. Les choix concernant le service public d’éducation nationale “doivent être entièrement détachés des besoins du patronat“, et les représentant·es du patronat sortir des conseils d’administration des universités.

Sont demandés un plan d’ampleur de création de postes (enseignant·es, médico-sociaux, AESH, AED), la création d'un statut de fonctionnaire d’État titulaire, la titularisation et la formation de 258 700 non-titulaires, deux CPE pour les établissements de plus de 500 élèves, un nombre de surveillant·es équivalent à la moitié du nombre de divisions dans l'établissement, en collège notamment où les surveillant·es pourraient alors suivre individuellement certains aspects de la vie de l'élève (suivi des absences, aide aux devoirs…).

Fin du protocole PPCR (parcours professionnels, carrières et rémunérations, ndlr). Le NPA le demande car il “correspond à une déréglementation dangereuse de la fonction publique en ce qu'il tend vers une fonction publique d'emploi et non plus de carrière". Aussi les professeur·e·s de la maternelle à l'université doivent appartenir au même corps, déroulant une carrière à un rythme unique correspondant au plus favorable pré-existant.

Au sujet de l'Education prioritaire, Philippe Poutou et son équipe de campagne estiment qu’il existe des zones “où les moyens humains et matériels doivent être plus importants pour offrir à chaque jeune une éducation émancipatrice, globale et approfondie“. Les différents réseaux ont donc vocation à être abrogés “pour intégrer l’ensemble des écoles, collèges et lycée d’un secteur en éducation prioritaire“ tandis que “les lycées seront intégrés dans la carte de l’éducation prioritaire“, tout cela “accompagné d’une carte scolaire stricte pour les familles, ainsi que d’une réflexion sur les rythmes et temps scolaires pour offrir le maximum aux jeunes qui n’ont que l’école.“

Concernant le lycée professionnel, le NPA critique vivement une “flagrante“ dégradation des conditions de travail et d’accueil dans tous les établissements.

Sont mentionnés “les contrats d’apprentissage, financés par l’État, courts et (qui) peuvent être rompus à tout moment en cas de manquement de la part de l’apprenti·e“, tandis que les “certifications professionnelles“ proposées “n’ont aucune valeur à long terme“. Ces dernières sont proposées par les entreprises, qui les adaptent à leurs propres besoins et peuvent même désormais “ouvrir facilement un CFA (Centre de formation des apprentis)“.

Conséquence de la libéralisation de l’apprentissage par la loi “Liberté de choisir son avenir professionnel“, la carte des formations par l'apprentissage échappe d’ailleurs à tout contrôle de l’État ou des régions.

La Transformation de la voie professionnelle (TVP, lancée en 2019), “tue toute ambition scolaire au sein des lycées pro“, notamment par la forte diminution d'heures d’enseignement disciplinaires, de postes et une aggravation des problèmes d'orientation. Est également fustigée l’obligation d’accueillir des apprenti·es au sein des classes “au mépris des calendriers de stage et des progressions pédagogiques“.

Le lycée professionnel se trouve en définitive “peu à peu dans l’impossibilité de répondre à sa mission : former des professionnel·les qualifié·es, mais aussi des adultes (des travailleurs) éclairés·es et conscient·es, capables de réfléchir à leur place et à leur rôle dans la société".

Le site du NPA ici

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