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Engagement citoyen des jeunes : Martin Hirsch n'est pas convaincu de l'intérêt des 15 jours d'internat du SNU (Sénat)

Paru dans Scolaire le mercredi 30 mars 2022.

Invité au Sénat par les rapporteurs de la mission d'information “Comment redynamiser la culture citoyenne ?“, Martin Hirsch a largement évoqué le service civique dont il fut le créateur en 2010.

Le haut fonctionnaire a ainsi rappelé que le service civique a été créé sur la base du volontariat des jeunes, et qu'il concerne 100 000 jeunes par an aujourd'hui (75 000 jeunes au départ). La première année, le dispositif “avait de quoi financer 20 000 places, on avait 200 000 volontaires“, affirme-t-il, précisant qu'il “attirait des jeunes de toutes catégories, de manière à peu près homothétique par rapport à la population de jeunes“.

“Au début du service civique, ajoute-t-il, il y avait 85 % des missions proposées par les associations, et seulement quelques pourcents par les collectivités territoriales.“ Questionné par la suite sur les raisons du peu d'engagement des collectivités locales dans le service civique, Martin Hirch a répondu que “certaines collectivités sont hyper impliquées, d'autres regardent ça de plus loin“, évoquant pour certaines de la “paresse“ et non des craintes ou un manque d'informations.

L'actuel directeur de l'AP-HP évoque enfin un “point bloquant“, à savoir la question de “qui va tutorer le jeune pendant son service civique“, et se dit “favorable à ce qu'on puisse indemniser les tuteurs dans le secteur public". Par exemple à l'hôpital une mission de tutorat donnerait droit à une prime 100 euros par mois, pour un résultat “pas très cher, qui renchérit de 10 % le coût du service civique“.

Martin Hirch a également discuté de l'Institut de l'engagement, créé à la suite du “succès“ du service civique et qui transformerait ce dernier en une sorte de classe préparatoire pouvant déboucher sur une formation, un concours, etc.. Sont évoqués 3 000 candidats par an, 700 sélectionnés chaque année depuis 5 ans et des accords avec 180 établissements d'enseignement supérieur, pour en tout 5 500 lauréats.

L'institut de l'engagement s'adresse à “des jeunes qui se sont arrêtés juste au bac, ou des jeunes en besoin de réorientation vers bac +3, des non-bacheliers etc..“ avec une “diversité d'origines qu'on ne voit pas dans les établissements d'enseignement supérieur“.

L'agence est pour lui spécialisée dans l'élargissement des voies d'accès au supérieur ou à la vie active et répond à des problématiques d'une sélection qui se fonde en général sur “une petite partie du cerveau“, les 20 % consacrés aux savoirs culturels “classiques“ requis pour entrer dans les grandes écoles.

Martin Hirch indique “que ces questions de sélection se posent hyper précocément bien évidemment“, et qu'en France “dès l'école primaire on peut avoir un bulletin scolaire avec ‘nul en tout‘. Mes valeurs me font refuser qu'un gamin de 10 ans puisse être nul en tout. (..) Si on part de l'idée que pour un gamin de 10 ans il n'y a rien, c'est extraordinairement désespérant.“ Ainsi, “les gamins au service civique se révèlent parce que parfois c'est la première fois de leur vie qu'on leur dit merci et bravo“.

Il considère “répondre à un besoin majeur“, même si il regrette que l'institut de l'engagement ne soit pas nationalisé, et estime “qu'il y a une difficulté du coté des pouvoirs publics dans l'institutionnalisation de l'élargissement, de la diversification des voies d'accès pour aller récupérer des profils de jeunes plus variés que ceux qui réussissent dans l'excellence actuelle“.

Le potentiel de jeunes lauréats de l'institut de l'engagement serait pour Martin Hirch “plus 10 000 que 700 jeunes, à condition de mieux faire connaître, et d'aider au financement de la scolarité“. Il reconnaît néanmoins que son effet est “moins brillant du côté entrée dans les entreprises dont les systèmes de recrutement sont très formatés.“

Enfin, le Service national universel a également été évoqué. Le SNU est vu comme un moment de sensibilisation à l'engagement, au civisme, “un peu mieux que le cours d'éducation civique“ avec la possibilité d'être immergé 15 jours dans une association, mais “c'est compliqué à organiser pour l'association“ même si “ça peut donner le goût“ (de l'engagement, ndlr). “Je crois moins en l'intérêt de les mettre en internat pendant 15 jours“, a-t-il encore affirmé, ajoutant qu'il n'était “pas sûr que le jeu en vaille la chandelle, (car) cela a un coût extrêment élevé“.

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