Le CSEN plaide pour la sieste en maternelle, jusqu'en grande section, et dès la fin du repas
Paru dans Petite enfance, Scolaire, Périscolaire le mardi 22 mars 2022.
Le CSEN vient de publier ses "propositions de recommandations pour les écoles maternelles" en ce qui concerne le sommeil. Le Conseil scientifique de l'Education nationale souligne que "les enfants de 3 à 5 ans peuvent tous avoir besoin d’une sieste", "en tout début d’après-midi sans délai après le déjeuner", "pas nécessairement" dans l’obscurité mais dans le calme, que celle-ci "doit se dérouler sur un cycle complet de 90 minutes" et ne pas être interrompue "de manière brutale". Il plaide pour la mise en place de formations qui réunissent la direction d'école et les enseignants, les ATSEM et animateurs.
Pour leur part mais d'après le CSEN, les écoles constatent que "les enfants ont besoin de sommeil diurne", que ce besoin "se manifeste dès la fin du repas", "dès 12h30", qu'il "évolue de 3 à 5 ans mais est essentiel en petite section" et "au moins" durant "les trois premiers mois de la moyenne section", mais que "certains enfants de 4 et 5 ans, en nombre de plus en plus décroissant, manifestent encore ce besoin". Elles constatent aussi que "la sieste collective peut être source de stress pour certains enfants de 3 ans en début d’année scolaire".
Les pratiques varient selon les écoles, mais peuvent aller à contrario des acquis scientifiques
Le Conseil scientifique ne fait pas allusion aux contraintes créées par l'abaissement à 3 ans de l'obligation scolaire, et donc de la sieste à l'école y compris pour les enfants qui déjeunent chez eux, même s'il note que la nouvelle législation "a fait naître chez les professionnels de l'éducation la nécessité de prendre en charge le besoin de sieste des enfants". Il constate que si "certaines écoles ont la possibilité d'offrir une sieste à tous les enfants âgés de 3 à 6 ans", d'autres "suppriment les siestes avant leur arrêt spontané" pour les enfants de moyenne section tandis que l'autres "ont mis en place des siestes obligatoires auxquelles tous les enfants doivent participer, quels que soient leurs besoins individuels en matière de sommeil".
Il souligne que "le sommeil permet de transformer un souvenir labile en un souvenir stable", qu'il "participe aussi à l’effacement des informations les moins pertinentes : La sieste n’est donc pas du temps pris sur les apprentissages, c’est un temps nécessaire pour consolider ce qui a été appris."
Il souligne encore que, "tout comme le sommeil nocturne, le sommeil diurne a diminué au cours des 10 dernières années en France. Alors que 95% des enfants de 2 ans en France faisaient la sieste en 2010, ils ne seraient plus que 86% aujourd'hui."
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