Des enseignants du primaire, satisfaits de leur profession, mais ils souhaitent une "école transformée". (Sondage SNUIPP)
Paru dans Scolaire le mercredi 16 juin 2010.
Selon ce sondage, le fait d'enseigner en primaire relève principalement du choix conscient et assumé: 48% des enseigants interrogés en 2010 font remonter ce souhait à l'adolescence ou à l'enfance. 71% motivent ce désir par l'idée de "vocation".
81% des enseignants en fonction se disent satisfaits de leur métier par rapport à ce qu'ils en attendait, 72% jugent que leurs débuts dans le métier se sont passés de manière satisfaisante (contre 28% de manière non-satisfaisante). Les différences entre les attentes et la réalité de la profession se cristalisent à 57% sur la question des implications dans la vie privée et à 48% sur celle de la charge de travail, qui n'auraient pas été évaluées à leur juste mesure.
Si les enseignants du primaire se montrent globalement positifs dans leur sentiment sur la profession, ils réclament néanmoins une "école transformée". 65% des enseignants déclarent que leur plus grande satisfaction est "la réussite des élèves", mais seuls 30% estiment que l'objectif de la réussite pour tous peut être atteint (-10% par rapport à 2001), 69% qu'il ne le peut pas (+15%). 90% des enseignants estiment que cet objectif de réussite serait accessible dans "une école transformée".
75% des jeunes enseignants expliquent la faillite de l'objectif de réussite pour tous par des effectifs trop importants par classe (+9% par rapport à 2001), 58% par la situation sociale des familles. 36% estiment les programmes trop chargés (+27% par rapport à 2001). En rapport avec ces chiffres, les enseignants réclament une hausse de moyens: 79% des professeurs estiment que la priorité pour les années à venir doit être la baisse des effectifs par classe (+19% par rapport à 2001). 54% estiment qu'il faudrait doter les écoles de plus de maitres que de classe (+27% par rapport à 2001).
De manière plus globale, les pratiques pédagogiques sont peu mises en cause pour expliquer l'échec de la réussite pour tous: seuls 11% les jugent inadaptées (-9% par rapport à 2001). Si 88% des enseignants souhaitent une meilleure prise en charge des élèves en difficulté, les enseignants sont assez partagés quant à l'utilité de l'aide personnalisée: 56% la jugent utile, contre 41% qui la jugent inutile. En revanche, 77% voudraient avoir la posibilité d'alterner les cours en grands goupes et en petits groupes.
Concernant la formation, les enseignants sont 39% à juger qu'elle a été réussie (+19% par rapport à 2001), 61% s'en déclarent insatisfaits. Mais seuls 16% des interrogés estiment que la formation initiale leur a donné des outils et méthodes directement utilisables en classe. Le sondage met également en évidence des professeurs débutants plus attachés à la tradition pédagogique que leurs aînés. Il révèle que 37% jugent prioritaire le centrage sur le dyptique "écrire-compter" (contre 16% en 2001). "Faire confiance aux méthodes qui ont fait leurs preuves" passe au premier plan des manières d'enseigner (49%) devant "utiliser des méthodes innovantes" (45%).
Enfin, 9 enseignants débutants sur 10 jugent leur métier "dévalorisé".