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J-P Brighelli propose de confier "l'instruction publique" aux collectivités (ouvrage)

Paru dans Scolaire le lundi 14 mars 2022.

Nous allons "vers l'apocalypse scolaire" et malgré la mise en garde qu'il a lancée en 2005 avec "La Fabrique du crétin", Jean-Paul Brighelli n'a pas réussi à détourner le cours de l'histoire. Telle est la thèse que défend dans son dernier opus l'enseignant, agrégé de lettres, auteur de tribunes publiées dans Le Point, Marianne, Causeur et Front populaire.

Le polémiste reprend les thèmes qui lui sont chers, liant pédagogie et politique. Il dénonce tout à tour une entreprise de "subversion de la langue et de son apprentissage", la démocratie lorsqu'elle prétend "donner la parole à des gens à qui l'on n'a pas appris à parler", la méthode globale (qu'il appelle curieusement "semi-globale", ndlr), le regroupement familial, le collège unique, la loi Taubira sur l'esclavage, les islamistes, l'éducation prioritaire, les "européistes", l'inclusion, la liberté de parole accordée aux élèves. Il regrette un temps où l'école "exaltait" des figures héroïques et il cite Jeanne Hachette, le Grand Ferré et le général Bugeaud (pourtant considéré aujourd'hui comme un criminel de guerre, ndlr), il insulte les "scribouillards" du ministère, les "pédagogues à l'intelligence limitée (...), des illuminés à QI modéré" (même s'il reconnaît à Philippe Meirieu de "ne pas manque(r) d'intelligence").

Pour l'auteur, Jean-Michel Blanquer "aurait pu changer la face des choses" mais "il aurait dû couper des têtes" et n'a pas osé le faire. Et il estime qu'il faut "décrocher le système éducatif de la rue de Grenelle" (le siège du ministère, ndlr), car "l'instruction publique (...) peut très bien être assumée par les régions, les départements, les villes". Il ajoute que "chaque établissement doit oser proposer un projet, disposer pour le mener à bien de 'postes à profil' sur lesquels se recruteront les enseignants idoines" tandis que "les parents doivent pouvoir inscrire leur enfant selon ce projet." Quant aux concours de recrutement, ils devraient être "au moins en partie régionalisés". Jean-Paul Brighelli constate encore que "le bac (est) mort" et que le ministre aurait dû "entériner sa disparition en inventant un diplôme de fin d'études, puis en laissant Parcoursup, seule réforme tout à fait cohérente de ce quinquennat, opérer la distribution".

Mais il ajoute, comme un épilogue à sa diatribe, un message "d'amour" à ses anciens élèves : "J'ai passé quarante-cinq ans de ma vie à enseigner. Le plus souvent dans des quartiers déshérités", ses élèves étaient "de toutes les couleurs", parfois "musulmans à 99 %", et, parodiant Barbara, il leur déclare : "Ma plus belle histoire d'amour, c'est vous."

"La Fabrique du crétin, vers l'apocalypse scolaire", J-P Brighelli, éditions L'Archipel, 209 p., 18 €, en librairie le 24 mars.

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