Lier éducation populaire, éducation permanente et formation continue (Richard Sennett)
Paru dans Scolaire, Périscolaire, Orientation le mardi 15 juin 2010.
"La compétence technique a été coupée de l’imagination (…) et la fierté du travail bien fait, considérée comme un luxe", écrit Richard Sennett dans "Ce que sait la main", un ouvrage commenté sur le site de l'AFPA. Pour cet organisme de formation, il "permet de mieux comprendre pourquoi les promesses et les ambitions des lois de 1966 et de 1971 sur l’éducation permanente et la promotion sociale n’ont pas toutes été tenues". La principale cause de cet échec "tient au renforcement du cloisonnement antérieur entre l’éducation populaire, l’éducation permanente et la formation continue".
La stratification des séries au lycée laisse de plus "à penser que l’enseignement professionnel est strictement enfermé dans une conception étroite des savoirs professionnels (a-culturelle, a-historique, a-sociale)… Bien pire les savoirs expérientiels ont également été dévalués et n’ont guère servi à innerver le système éducatif, toujours conçu comme la transmission des savoirs par des corps professoraux…"
Richard Sennett y voit aussi "l’explication des erreurs de conception qui affectent aujourd’hui nombre de réalisations techniques", tandis que "l’esprit artisanal a sous-tendu des ouvrages de haute technologie".
"Ce que sait la main", Albin Michel, 2010