8 mars : une publication de la DEPP, une grève, des affiches de la FCPE, un appel des DDEN
Paru dans Scolaire, Périscolaire, Orientation le mardi 08 mars 2022.
DEPP. "Les femmes occupent moins souvent des emplois de cadres ou de professions intermédiaires que les hommes à diplôme équivalent, leur taux d'emploi est inférieur parmi les sortants de l’apprentissage comme parmi les sortants de la voie scolaire (sauf en BTS), et "30 mois après la sortie de formation, la part des femmes en emploi stable est inférieure à celle des hommes", calcule la DEPP qui publie, comme chaque année à l'occasion de la "Journée internationale des droits des femmes" un fascicule titré "Filles et garçons sur le chemin de l'égalité".
Le service statistique de l'Education nationale montre aussi que les femmes sont plus diplômées que les hommes, 53 % versus 46 %. Cette inégalité se retrouvent dans d'autres pays européens qui ont d'ailleurs des taux de diplômation inférieurs à ceux de la France : Finlande 52 % vs 36 %, Allemagne 36 % vs 34 %, Italie 35 % vs 23 % (sans précisions sur les niveaux de diplômation dans les autres pays, ndlr).
Les inégalités en termes de réussite se mesurent dès le CP où "les filles ont une maîtrise supérieure aux garçons en français et une maîtrise similaire en mathématiques". Au niveau CM1, les garçons ont de meilleurs résultats que les filles à l'enquête internationale TIMSS (mais garçons et filles ont des résultats inférieurs à ceux de leurs homologues Finlandais, Allemands, Italiens, ndlr). Les filles s’orientent davantage en voie générale et technologique que les garçons qui sont plus souvent en voie professionnelle, et les bachelières sont plus nombreuses que les bacheliers dans une génération (88 vs 78 %).
A noter que ce fascicule (28 pages, téléchargeable ici) ne donne aucun élément de comparaison avec les années antérieures, bien que, selon Jean-Michel Blanquer qui signe la préface, il permette "de mesurer à la fois
le chemin déjà parcouru et l’ampleur de la tâche à venir".
GREVE. La CGT (fonction publique), la FSU et SUD appelaient à la grève ce 8 mars "pour défendre les revendications d’égalité professionnelle, de revalorisation des rémunérations et des carrières de tout-es les agent-es de la fonction publique dans cette perspective, et notamment les métiers les plus féminisés". Les trois organisations annoncent qu'elles ne participeront pas, ce 8 mars, au CSFPE (Conseil supérieur de la Fonction publique d'Etat) dont le Gouvernement a refusé de reporter la réunion.
FCPE. A l'occasion de cette journée, la FCPE a choisi pour thème le droit "des adolescentes à s’habiller comme elles l’entendent". La fédération de parents d'élèves fait valoir que, dans les établissements scolaires du second degré, "encore trop de règlements intérieurs mentionnent l’obligation de tenues 'décentes' ou 'correctes' en listant parfois les vêtements prohibés". Elle rappelle que l’arrivée du "crop top" a donné "une occasion supplémentaire de se focaliser sur les adolescentes" et elle propose deux affiches, sur l'une une jeune fille affirme qu' "en crop top" elle réussit à apprendre ses cours de maths car elle réfléchit avec son cerveau, tout comme cette autre jeune fille en short qui réussit à lire Le Rouge et le noir... Ces affiches doivent permettre "d'engager le débat dans les étalissements scolaires" pour déconstruire "les préjugés sexistes", proposer des actions type "journée de la jupe" ou réécrire les règlements intérieurs.
DDEN. Pour sa part, la fédération des DDEN rappelle que "le droit à l'égalité constitue, toujours, une revendication profonde des femmes, "parfois, sous éduquées et mal orientées par l'école". Les délégués départementaux de l'Education nationale dénoncent des "idéologies moralisatrices, conservatistes voire obscurantistes" et un combat qu'il faut mener "dans la famille, dans la cité et dans l’École": "Les rôles des hommes et des femmes sont transmis dès la petite enfance et, dès l’enseignement primaire, les préjugés fondés sur le sexe restent, souvent imprimés durablement (...). L’objectif doit être que toutes les options soient mixtes pour corriger les situations inégalitaires."