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25 mesures pour réformer le secteur de l'animation (secrétariat d'Etat à l'Engagement et à la Jeunesse)

Paru dans Périscolaire, Culture le mardi 22 février 2022.

Sarah El Haïry évoque la “volonté de convergence des énergies“ qui a conduit, après trois mois de concertation flash entre Etat, associations d'éducation populaire et collectivités territoriales, à la construction du plan “Pour un renouveau de l'animation en accueils collectifs de mineurs“ présenté à Paris ce mardi 22 février.

Elle décrit ces “invisibles“, ces “essentiels“ que sont les animateurs dotés d'un BAFA ou d'un BAFD, “parfois mal payés, subissant des temps partiels“, et qui “dans un système érodé, avaient besoin que l'on se repenche sur leurs parcours“. Selon Sarah El Haïry “la crise a joué une sorte de révélateur“, mais la pénurie de main-d'oeuvre dans le périscolaire à la rentrée dernière, 10 % en moyenne en France et jusqu'à 37 % selon les territoires (chiffré donné par l'ANDEV, ndlr) et la baisse du nombre de BAFA délivrés chaque année ont sûrement pesé.

Si l'inspection générale de l'Education nationale, des Sports et de la Recherche avait en décembre formulé 23 préconisations (voir ToutEduc ici) pour remédier aux carences d'un système en difficulté, par exemple concernant son attractivité, la secrétaire d’État à la jeunesse et à l'engagement propose aujourd'hui 25 mesures.

“Ce n'est pas une paille." La secrétaire d'Etat explique “qu'il y a longtemps qu'autant de moyens n'avaient pas été apportés" puisque 64 millions d'euros seront investis par le gouvernement pour ce plan en 2022. Parmi les principales mesures, sera installé un “comité de filière“ qui détiendra la “feuille de route“ du plan et “devra conduire les concertations entre les acteurs du secteur de l'animation, afin de faire émerger des solutions de concensus dans la durée“.

53 millions d'euros, soit presque l'essentiel du budget, seront fléchés pour le “Plan Mercredi“ (voir ici) mis en place par les collectivités territoriales.

Sarah El Haïry souhaite avant tout que soit opérée une distinction claire entre l'animation volontaire et professionnelle, sans pour autant qu'elles soient séparées. Et “pour ne pas laisser un décrochage s'installer“ chez les jeunes, “pour ne pas les perdre“, la formation au BAFA pourra désormais débuter à 16 ans, au lieu de 17 actuellement. Le jury de fin de formation sera également supprimé en raison de délais d'attentes parfois équivalents à une année, tandis que les modalités de contrôle devront être révisées avant le 1er janvier 2023 (un contrôle continu est évoqué).

La secrétaire d'Etat estime que le BAFA résulte d'une volonté d'engagement, mais qu'il n'est “pas une qualification professionnelle suffisante pour être durable“. Selon ses dires, “le regard des jeunes va changer“ envers le diplôme dont est vantée l'utilité et qui serait “bien loin d'un job d'été alimentaire“. Une campagne de communication sera diffusée dans les lycées pour en assurer la promotion (en 2022 seront fêtés les 50 ans du BAFA). Au vu d' “inégalités de territoires“, la secrétaire d'Etat explique qu'il faut simplifier la vie des jeunes, avec la mise en place d'un simulateur de reste à charge dès la rentrée 2022.

“Un reste à charge à 0

Alors que “beaucoup de jeunes ne vont pas au bout de leur cycle de formation au BAFA“, une aide de 4 millions d'euros est accordée pour le formation de 20 000 jeunes, soit 200 euros versés lors du stage d'approfondissement (phase 3 de la formation). 100 euros seront également versés aux volontaires du service civique qui décideront de se former au BAFA l'année suivant leur mission (budget, 1 million d'euros). Les formations BAFA comme BAFD seront intégrées dans le Contrat d'engagement jeunes, donnant droit à une prise en charge supplémentaire. “On peut aller jusqu'à un BAFA pris en charge à 100%. En réalité, mon objectif, confirme Sarah El Haïry, c'est que le reste à charge soit à zéro.“

Concernant l'animation dite professionnelle, 4 millions d'euros seront destinés à 2 500 animateurs non-qualifiés ou détenteurs d'un BAFA en exercice depuis 3 ans afin de leur permettre d'obtenir une formation au certificat de qualification professionnelle (CPQ animateur périscolaire). Pour Sarah El Haïry, la formation doit faire l'objet de réformes “en profondeur“. Le comité de filière devra s'attacher à simplifier les certifications professionnelles existantes en les structurant autour des niveaux 3, 4 et 5 (infra-bac à post-bac).

Pour lutter contre les “temps partiels subis“, les associations gestionnaires d'accueils collectifs de mineurs pourront dès cette année, comme les collectivités, employer des ATSEM sur des fonctions d'animation périscolaires, tandis que les AESH pourront être recruté.e.s par les collectivités. Le comitié de filière aura la charge de trouver des passerelles entre fonction publique d'Etat, fonction publique territoriale et emploi associatif pour assurer des emplois à temps plein et des journées continues car “c'est la même personne“. Aussi une AESH pourrait être employée sur un temps plein mais par des employeurs différents (des trois mentionnées ci-dessus).

Sarah El Haïry souhaite que le contrat engagement éducatif (CEE) soit supprimé pour les accueils périscolaires sans hébergement, afin qu'il n'y ait pas de rémunération en dessous du Smic pour une personne accompagnant des enfants.

De son côté, le président d'Hexopée Didier Jacquemain se positionne contre cette idée. Il pense par ailleurs qu' “il faut un nouveau contrat entre l'Etat et l'éducation populaire“ alors qu'il existe parfois une “mise en concurrence territoriale“ entre les différents acteurs (associations, collectivités..). Il aimerait “être traité comme un partenaire et non comme un prestataire“.

“On a encore du travail“

Plutôt satisfaites des annonces, plusieurs associations professionnelles ou d'éducation populaire se sont également exprimées lors de la clôture des assises de l'animation. L'ANDEV souhaite une “déprécarisation des animateurs“ et estime que le comité de filière va avoir “encore du travail“, citant par exemple la possibilité d'un rapprochement entre BAFA et permis de conduire. L'association Coup de Pouce a souligné “le rôle considérable des animateurs périscolaires dans la continuité éducative“, et considère que devront être enrichis les programmes de formation en fonction des besoins des territoires.

Le dossier de presse ici

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