Le GFEN célèbre les 100 ans de l'éducation nouvelle
Paru dans Scolaire le mardi 01 février 2022.
Le GFEN, le Groupe français d'éducation nouvelle, célèbre, avec trois numéros de sa revue Dialogue le centenaire de l'Education nouvelle, avec son congrès fondateur à Calais en 1921 ainsi que la fondation, l'été dernier des "Convergences pour l'Education nouvelle" qui rassemble cinq mouvements français (les CEMEA, le CRAP-Cahiers pédagogiques, la FESPI, le GFEN et l'ICEM-pédagogie Freinet), leurs déclinaisons internationales (FICEMEA, FIMEM, LIEN) et des groupes africains, américains, caraïbéens, libanais, indiens, venus d'Océanie et de la plupart des pays européens.
Le premier numéro, daté du dernier trimestre 2021, propose de partager l'histoire de l'Education nouvelle. Il s'ouvre avec une interview de Gaston Mialaret, l'un des fondateurs, en 1967 des "sciences de l'éducation", et ancien président du GFEN. Il définit l'Education nouvelle par trois orientations, d'abord "une philosophie de l'éducation" fondée sur "une façon d'avoir confiance dans l'enfant et dans l'homme" et de croire qu' "elle n'est pas inséparable de la vie sociale" mais aussi une capacité à se remettre en cause. Viennent ensuite "un ensemble de méthodes et de techniques", et "un ensemble de réalisations", comme l'école Decroly ou la Source...
Dans le second numéro, daté de ce trimestre, Gaston Mialaret reprend la parole pour évoquer le changement qu'a provoqué l'Education nouvelle dans la vision qu'on a de l'enfant : "Au lieu d'avoir le savoir transmis à l'enfant, l'enfant allait découvrir son savoir", une formule que reprend Jacques Bernardin, l'actuel président du GFEN : "Comme bien d'autres, le GFEN s'appuie sur l'activité des élèves. L'accès aux savoirs, à la culture étant une pièce majeure pour le développement et l'émancipation intellectuelle, les pratiques d'apprentissage sont au coeur de sa réflexion." Le constructivisme ne demande pas aux enfants "d'inventer Pythagore" ni toute la science, mais de "reconstruire les savoirs (...) et, ce faisant, de se construire", dans une dynamique de groupe. En effet, affirme Michel Duyme (CNRS - INSERM), l'environnement de l'enfant "facilite non seulement les apprentissages, mais développe les interactions synaptiques du système nerveux central". Et comme le dit Camille, jeune professeur des écoles, le GFEN porte, avec des pratiques, des "valeurs proches du communisme et du militantisme", c'est la raison de son engagement. Le troisième numéro de la série sera l'occasion de "rêver l'Education nouvelle du futur", de "faire advenir les nouveautés devenues nécessaires".
100 ans d'Education nouvelle, n° 182 et 183 de la revue Dialogue, 8€ chaque, le site ici. Sur la fondation de "Convergences", voir ToutEduc ici