Au Sénat ou en conseil d'administration, débats autour de l'avenir de l'AEFE
Paru dans Scolaire le jeudi 27 janvier 2022.
Le Sénat examine, ce 27 janvier, une proposition de loi "visant à faire évoluer la gouvernance de l'Agence pour l'enseignement français à l'étranger et à créer les instituts régionaux de formation". Déposée par la sénatrice Samantha Cazebonne (RDPI), elle propose de modifier la composition du Conseil d'administration de l'AEFE, de "favoriser l'accroissement du réseau de l'enseignement français à l'étranger" et de "porter une attention toute particulière à la formation des personnels des établissements des zones qui sont par ailleurs les principales bénéficiaires de l'aide française au développement", ce qui doit contribuer à améliorer "la qualité de l'enseignement français dans les pays concernés". La création d'IRF, instituts régionaux de formation, permettra "de proposer une offre de formation mieux adaptée aux besoins des établissements" et de "développer des cursus diplômants à destination des personnels recrutés localement (par les établissements scolaires, ndlr)". Le texte a été adopté dans la soirée.
Le conseil d’administration de l’AEFE s’est par ailleurs réuni le 26 janvier pour étudier le COM (contrat d’objectifs et de moyens) qui couvre la période 2021-2023 (voir ToutEduc ici). L’UNSA Éducation, la FSU et le SGEN-CFDT ont voté contre. Interrogés par ToutEduc, les représentants de l'UNSA indiquent que l'objectif annoncé par le président de la République, le doublement du nombre des élèves des établissements, s'accompagne d'un allègement, sous couvert de simplification, des critères d'homologation de nouveaux établissements : "On vérifie moins de choses", notamment l'affichage de la charte de la laïcité, "un souci tout particulièrement en Tunisie et en Egypte".
Second motif mis en avant par les syndicats UNSA, une réduction du nombre des enseignants détachés, d'environ 10 % sur les dernières années au profit de personnels recrutés localement, tandis que le nombre des élèves croissait d'environ 10 % (+ 30 000 élèves). De plus, selon l'UNSA, "le développement du réseau se fait surtout dans des territoires où l'offre d'enseignement du français est déjà importante", ce qui crée "une concurrence entre les établissements".
Pour sa part, le SGEN-CFDT fait remarquer que "la formation des futurs recrutés locaux fait l’objet d’une attention particulière, puisque c’est sur eux que l’administration semble faire reposer l’avenir et l’excellence de l’éducation française et à la française à l’étranger, sans qu’il soit fait à aucun moment mention d’un quelconque volet social les concernant." Le SGEN déplore de plus "une politique qui prétend atteindre des objectifs ambitieux (le doublement du nombre des élèves, ndlr) sans mettre les moyens afférents", donc en "diminuant de fait la proportion de professionnels détachés de l’Éducation nationale".
Le dossier législatif ici