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75 % des jeunes de 18 ans restés en zone rurale sont inscrits dans un établissement d’enseignement, mais ont moins souvent un bac général et davantage un bac pro que ceux qui sont partis (INSEE)

Paru dans Scolaire le mardi 18 janvier 2022.

Au 1er janvier 2018, ils sont 5,3 millions d'enfants et d'adolescents à vivre dans un territoire rural, soit 30 % des jeunes de 3 à 24 ans, explique Chantal Brutel, statisticienne à l'INSEE dans une étude parue ce 18 janvier.

Cependant, analyse l'Institut national de la statistique et des études économiques, la part des jeunes ruraux est hétérogène et varie en fonction de l’âge. Celle-ci augmente entre 3 et 13 ans, grâce à “un excédent d'arrivées sur les départs dans les communes rurales“. D'une part parce que “les familles avec jeunes enfants délaissant les communes urbaines pour des espaces moins peuplés ou pour un logement plus grand, sont plus nombreuses que les familles avec jeunes enfants qui font le chemin inverse“. Et du fait que “les migrations résidentielles vers l’espace rural sont d’autant plus fréquentes que les enfants sont jeunes“, précise le l'institut.

Entre 14 et 17 ans, les arrivées de familles avec des adolescents dans l’espace rural sont un peu moins nombreuses que les départs de jeunes vers l’urbain mais à 18 ans, “âge de migrations résidentielles fréquentes pour les jeunes, notamment pour ceux vivant en milieu rural“, le changement est radical, avec en 2018 un quart des jeunes de 18 ans qui résident dans une commune rurale, tandis qu'ils représentaient un tiers des jeunes de 17 ans. Ainsi entre le 1er janvier 2017 et le suivant, 24 % des jeunes ruraux de 18 ans ont changé de commune de résidence, contre 12 % des jeunes urbains.

“Les établissements d’enseignement supérieur sont plus concentrés dans les grandes villes et la poursuite des études est le principal moteur de la mobilité géographique à cet âge“, explique alors l'INSEE, avec 93 % des anciens ruraux âgés de 18 ans qui sont inscrits dans un établissement d’enseignement l’année de leur arrivée dans l’espace urbain. L'institut national de la statistique et des études économiques ajoute que “d’autres motifs peuvent aussi expliquer ces mobilités“ (suivi des parents ou déménagement pour accéder à un emploi).

Chantal Brutel précise cependant dans sa note que “75 % des jeunes de 18 ans restés vivre en milieu rural sont inscrits dans un établissement d’enseignement“, cependant ils “détiennent nettement moins souvent un baccalauréat général ou technologique (31 % vs 81 %) mais plus fréquemment un baccalauréat professionnel (12 % contre 8 %)“ que ceux ayant quitté le milieu rural.

Résidence et lieu d'apprentissage

En 2018, un tiers des écoliers ruraux de 3 à 10 ans sont scolarisés hors de leur commune de résidence, soit trois fois plus que les enfants urbains (avec de fortes disparités selon le type de commune rurale), constate l'INSEE, soit en raison “d’une contrainte par absence d’école“ soit par “choix des parents de scolariser leurs enfants dans un autre établissement scolaire, par exemple plus près de leur lieu de travail". Et malgré une baisse de 4 300 écoles en dix ans, le “constat est identique à celui observé en 2008“ et ces élèves parcourent en moyenne 9,5 kilomètres pour rejoindre leur école.

Au collège, les trois quarts des jeunes ruraux de 11 à 14 ans rejoignent quotidiennement un établissement scolaire situé hors de leur commune de résidence, contre un quart des jeunes urbains. Les collégiens de l’espace rural parcourent 11 kilomètres en moyenne pour se rendre au collège lorsque clui-ci se situe dans une autre commune.

Pis, “l’entrée au lycée rallonge encore les déplacements domicile-étude des jeunes ruraux“, ajoute l'INSEE avec 23 kilomètres parcourus en moyenne soit le double des distances des collégiens. Des distances parcourues par les jeunes qui “quotidiennement, souvent en transport scolaire, diminuent le temps disponible de la journée“ alors que 94 % des jeunes ruraux doivent changer de commune, contre moins de la moitié des jeunes urbains, et ce quel que soit le type de commune rurale de résidence.

Famille, ruralité, scolarité

Enfin, la configuration familiale des enfants ruraux de 3 à 17 ans diffère de celle des enfants urbains. Elle varie également selon le type de territoire rural. À ces âges, 18 % des enfants des communes rurales autonomes vivent avec un seul parent, contre 15 % dans le rural sous influence des pôles et 25 % dans l’urbain. Deux raisons à cela selon l'Institut national de la statistique et des études économiques, “la monoparentalité à la naissance est plus fréquente en milieu urbain qu’en milieu rural“, et les familles monoparentales qui sont plus nombreuses à quitter les espaces ruraux qu’à s’y installer car “elles peuvent ainsi bénéficier en milieu urbain de services et d’équipements facilitant leur vie quotidienne".

Conséquence, les enfants ruraux d’une famille monoparentale de 3 à 10 ans sont moins souvent scolarisés dans leur commune de résidence que les autres enfants (à caractéristiques sociodémographiques équivalentes) du fait que “scolariser son enfant dans un établissement proche de son lieu de travail peut permettre au parent seul d’accompagner l’enfant à l’école.“ En revanche, pour les adolescents de 11 à 14 ans, qui pouvent se déplacer seuls entre le domicile et le collège, “vivre dans une famille monoparentale ne modifie pas la localisation de la commune d’étude des collégiens ruraux.“

 La note de l'INSEE ici

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