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Les cités éducatives, “après-éducation prioritaire“ au service des politiques locales (Localtis)

Paru dans Scolaire, Périscolaire le mardi 11 janvier 2022.

"On peut organiser dans un établissement un dispositif de prise en charge des élèves en situation de décrochage sans avoir à déranger le ministre“, expliquait Benjamin Moignard dans un colloque organisé par l'Observatoire des zones prioritaires.

Les dispositifs éducatifs, comme dans cet exemple, témoignent pour le chercheur de "l'ambition très forte des territoires sur les questions éducatives" car ils s'adaptent au contexte local et s'inscrivent dans la montée de l'individualisation des politiques publiques.

Ainsi la logique de dispositifs, tendance observée depuis les années 2010, se retrouve dans la manière dont les villes s'approprient les cités éducatives, estime l'universitaire (U. Cergy, sciences de l'éducation) qui distingue 3 postures. Il y a celle d'un “label“ servant à promouvoir une politique éducative antérieure, celle d'une “logique de guichet“ pour accumuler et faire ressortir une multiplicité de dispositifs et d'interventions présentes surtout en dehors de l'école, et enfin celle d'une priorisation d'actions spécifiques via le chef d'établissement ou l'inspecteur d'académie pour tenter de faire de la cité éducative "un outil d'intervention dans l'école et dans les classes."

"Dérogatoire à la forme scolaire ordinaire", le dispositif est ciblé et "consiste à concentrer des moyens sur quelques-uns", à prendre en charge "ce qui pose problème", poursuit le chercheur. Aussi, face aux politiques éducatives nationales, “qui vont d'abord chercher à affronter des enjeux contextuels, à transformer et à lutter contre les inégalités sociales de réussite à l'école", se développerait un 3ème âge des politiques éducatives, basé sur des logiques de programmes et de fragmentation très forte de l'action publique.

“Ce qui pèse, ce ne sont pas tant les contenus des programmes que leurs conditions d'implémentation." Benjamin Moignard considère malgré tout que “si vous avez un programme de lutte contre le décrochage scolaire, peu importe la façon dont il est configuré et ce qu'on y fait. Ce qui va compter le plus sera la stabilité des équipes éducatives, la formation des enseignants sur des pédagogies coopératives, etc."

En outre, il considère que les cités éducatives “entraînent une forme de neutralisation des enjeux liés aux politiques éducatives locales“ et qu'elles ne s'inscrivent pas dans les politiques d'éducation prioritaire telles qu'on les entend traditionnellement, en particulier, en matière d'accompagnement au sein des établissements scolaires, ajoutant que "l'enjeu de savoir ce qui se passe dans la classe n'est pas du tout le registre d'intervention des cités éducatives, plutôt orientées sur ce qui se passe en dehors de la classe"

Pilotées par une "troïka" (préfecture - Éducation nationale - collectivités), les cités éducatives, désormais au nombre de 200, ont pour but d'intensifier les prises en charge éducatives des jeunes de trois à 25 ans avant, pendant, autour et après l'école dans les territoires qui en ont le plus besoin, en favorisant l'alliance des acteurs éducatifs.

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