Absentéisme scolaire: Le bon bilan des médiateurs de réussite scolaire (presse locale)
Paru dans Scolaire le jeudi 10 juin 2010.
Quel bilan tirer de l'introduction dans les établissements de "médiateurs de réussite scolaire" pour lutter contre l'absentéisme, souvent précurseur de décrochage scolaire? Si aucune évaluation chiffrée n'existe, la presse locale se fait néanmoins l'écho d'expérimentations positives. Dans l'Essonne, depuis la rentrée, une centaine de médiateurs de la réussite scolaire ont été recrutés dans les collèges et lycées pour relever les absences des élèves. "L' expérience est jugée 'positive' par l’inspection académique et par certains chefs d’établissement qui expliquent pourtant qu’en matière d’absentéisme, il n’existe aucun remède miracle", note Le Parisien daté du 3 juin.
Le quotidien Maville daté du 1er juin (Le Mans et sa région), a mené l'enquête dans le collège Val-d'Huisne, classé ZEP, où depuis un an deux postes de médiateurs ont été crées. Le bilan semble là aussi, positif. Le médiateur ne se contente pas de laisser un message sur un répondeur ou d'un simple appel téléphonique. Toute absence doit faire l'objet d'une réponse écrite des parents. "Rien de différent de ce qui se fait dans les autres collèges et qui se faisait à Val-d'Huisne, avant l'arrivée d'Henri [le médiateur, ndlr]... Sauf que, grâce aux médiateurs, on ne lâche plus l'affaire", précise le journal. Le CPE du collège commente: "cela prend beaucoup de temps. Sans les médiateurs, on n'y arriverait pas."
Le médiateur scolaire a pour mission de participer, sous l’autorité des conseillers principaux d’éducation, au repérage et au traitement des absences lors des heures de cours, d’organiser dans l’établissement des actions d’aide à la parentalité, et d’établir des relations avec les collectivités locales, les associations de quartier spécialisées dans l’accompagnement social et les coordonnateurs de la réussite éducative. Lors de la création du poste de médiateur, début 2009, des élus avaient dit leur désaccord à travers des motions votées dans les conseils d’administration, comme à Bagnolet, ou avaient été dénoncé l'institution de personnels précaires, de droit privé, sous payés, aux contrats limités à 2 ans, "ce qui ne permet pas l’implantation dans les établissements, qui est pourtant une des conditions de réussite d’un accompagnement des élèves et des rapports avec les familles" (ici).
En avril 2009, Val-d'Huisne avait recruté deux médiateurs, 24 heures par semaine, payés au Smic, l'un étant du matin, son collègue de l'après-midi. "A titre personnel, je considère que le recrutement à travers des contrats précaires n'est pas une bonne solution", commente le CPE de Val-d'Huisne, cité par Maville.fr. À la rentrée prochaine, l'expérience, positive, sera reconduite dans le collège. Mais sans l'un des médiateurs, en fin de contrat et qui ne peut rempiler, ajoute le journal. Val d'Huisne affiche un recul de 20 % de l'absentéisme depuis l'arrivée des médiateurs.