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Et si l'EPS était bien davantage qu'une éducation physique et sportive ? (Cahiers pédagogiques)

Paru dans Scolaire le lundi 03 janvier 2022.

"Et si l'EPS redevenait une discipline où les jeunes aiment venir ?" Cette question que posait déjà Patrick Picot en 1998 dans les Cahiers pédagogiques, revient en marge du dossier que la revue du CRAP consacre à cette discipline, pour se demander ce que les élèves y apprennent. Les ambitions de cette discipline qui "fête les quarante ans de son intégration à l'Education nationale", "ne peuvent se réduire à un temps quotidien de pratique physique". Elle contribue en effet "à la formation du citoyen du xxième siècle". Les émotions sont "au coeur des apprentissages" et certains enseignants proposent aux élèves "de les mettre en mots, à l'oral et à l'écrit". Le passage par l'écrit permet ainsi aux élèves de prendre conscience de leurs gains en matière d'autonomie. L'EPS, c'est aussi l'apprentissage de règles qui favorisent l'engagement.

Et l'engagement n'est pas simple, comme pour ces élèves du lycée Doisneau de Corbeil-Essonnes, qui, toutes classes et sections mélangées, voies générale, technologique ou professionnelle, filles et garçons, doivent se donner la main et changer sans cesse de partenaire pour partager "des danses collectives de tradition populaire", sur des musiques qu'ils trouvent "ringardes" et qui les obligent à "se regarder, se tenir l'épaule ou poser la main sur la hanche ou la taille de l'autre". Certains d'ailleurs, dans un premier temps, "gardent leurs gants et usent de stratégies pour éviter tout contact avec l'autre sexe", raconte l'enseignante, Corinne Périer.

Le contact corporel, souligne Lucie Mougenot (Inspé de Picardie), induit "une effervescence émotionnelle" et "une inévitable prise en compte de l'individu dans sa complexité". Pourtant, la capacité de l'élève à adapter sa conduite aux interactions "riches et originales" avec les pairs sont très peu valorisées.

Certaines techniques favorisent l'engagement, telle celle d'Elodie Guesque et David Ricquart, professeurs d'EPS, qui proposent un enseignement du Badmington en anglais. L'apprentissage des règles, les discussions avec l'arbitre "passent mieux", une langue étrangère provoquant une mise à distance des affects : "le match est plus cadré, plus silencieux, et aucun sentiment d'injustice ne s'installe." Au total, souligne Jean-Pierre Garrel (U. de Bordeaux), l'EPS est "source d'émotions, de (re)connaissance de soi et de lien social", ce qui suppose de trouver "des aménagements parfois originaux pour (les élèves) qui sont en situation de handicap". Dès la maternelle, estime Grégory Delboe (Inspé de Lille), cette discipline "conduit l'élève à construire un sujet corps, un corps habité par une conscience et une pensée".

Dossier "Ce qui s'apprend en EPS", Cahiers pédagogiques janvier 2022 (n° 574), 12 €

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