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Les métiers de l'Education nationale sont-ils attractifs ? (bilan social-DEPP)

Paru dans Scolaire le vendredi 17 décembre 2021.

L'attractivité des métiers de l'Education nationale est devenue un élément du débat politique. Plusieurs éléments extraits du "Bilan social 2020 - 2021" que vient de publier le ministère permettent d'en mesurer les termes.

"Pour l'ensemble des concours enseignants, la période 2008-2020 a vu se succéder une tendance à la baisse du nombre de postes offerts aux concours externes et internes, puis une progression "particulièrement rapide et soutenue" et enfin, "ces dernières années, le nombre de postes offerts décroît dans la voie externe contrairement à l'interne (...). Ces évolutions s'accompagnent d’un recul sensible du nombre de candidats sur les treize dernières années (...) puisqu'il y avait en moyenne 7,8 présents pour un poste aux concours enseignants du second degré public en 2008 mais seulement 4,4 en 2020".

Il faut en effet distinguer les inscriptions et les présences au concours : "Le taux d'absentéisme aux concours externes du secondaire est similaire dans le public et le privé avec une évaporation de 48 % des inscrits à l'issue des épreuves écrites."

Autre élément significatif, les démissions : À la rentrée 2021, 2 300 enseignants fonctionnaires du public (0,32 %) en poste à la rentrée 2020 ont choisi de quitter définitivement l’Education nationale". La proportion est plus importante dans le 1er degré (0,41 %) que dans le second degré. Ce taux comprend les démissions et les ruptures conventionnelles (2/3 - 1/3), mais il ne prend pas en compte les personnels qui étaient en détachement ou en disponibilité. "Le taux de démissions a augmenté régulièrement entre 2013-2014 et 2018-2019. La hausse est alors d’environ 200 démissionnaires en plus chaque année (...). Les stagiaires expliquent une part beaucoup moins importante des départs volontaires en 2020-2021 (30 % contre près de la moitié deux ans auparavant)", même si 3,2 % des stagiaires "choisissent de quitter l’Éducation nationale". Les enseignants avec plus de 5 ans d’ancienneté "représentent maintenant la moitié des départs". 

Les congés maladie sont également un élément significatif d'un éventuel mal-être. L'année dernière, un peu plus d'un tiers des personnels (34,8 %) ont eu au moins un congé pour raison de santé (hors congés de maternité, paternité et adoption). Ils représentent 41 % des motifs de congés et absences (18 % pour des stages de formation continue, 19  % pour des autorisations d'absence pour garde d'enfant malade ou motifs divers". A noter que la période de confinement a provoqué une baisse du nombre des congés de maladie ordinaire. Mais à noter aussi que "parmi l'ensemble des personnels de l'Education nationale arrêtés au moins une fois pour CMO (congé de maladie ordinaire), près de 87 % ont eu au plus deux arrêts au cours de l'année scolaire", mais que près de 1 % des agents arrêtés ont été "absents au moins 40 jours et à cinq reprises. "Ces absences dites  perlées sont révélatrices de problèmes de santé chronique ou d’autres fragilités." Il convient d'y ajouter les près de 1 % d'enseignants qui ont été arrêtés suite à une maladie professionnelle ou un accident du travail.

A noter également que les enseignants en éducation prioritaire ont un peu plus d'arrêts maladie, mais pour "des durées d’absence équivalentes en moyenne.

Les demandes de mutation témoignent d'un dégré de satisfaction ou d'insatisfaction lié au lieu d'exercice. L'année dernière, 16 259 enseignants du 1er degré ont demandé à sortir de leur département d’affectation, soit 4,7 % des titulaires. "Près de la moitié des candidats au mouvement interdépartemental sont issus des départements des académies d’Île-de-France (...), alors que ces départements représentent environ un cinquième de l’ensemble des effectifs d’enseignants". 14 % des enseignants de l'académie de Créteil, 10 % des enseignants de l'académie de Versailles "souhaitent quitter leur département d’affectation". Pour un enseignant qui souhaite aller en Seine-Saint-Denis, près de 90 demandent à en sortir. A l'inverse, les Hautes-Alpes enregistent 43 demandes d'entrée pour une demande de sortie. "En 2020, 3 790 enseignants, soit 23,3% des demandeurs, ont été mutés hors de leur département d’exercice (...). Un agent dont les vœux sont motivés par un rapprochement familial (...) a plus de chances d’obtenir satisfaction (46 %) qu’un agent souhaitant une nouvelle affectation pour convenance personnelle (14 %).

En ce qui concerne le second degré, 25 877 enseignants ont participé en 2020 au mouvement interacadémique, "dont 15 297 titulaires et 10 580 nouveaux enseignants dans le cadre de leur première affectation". Moins de 5 % de l’ensemble des enseignants titulaires rattachés à une académie (...) demandent à changer d’académie (...). À l’exception de celle de Paris, les académies les plus demandées en premier vœu se situent dans le sud et l’ouest de la métropole", Bordeaux, Rennes, Toulouse, Montpellier. "Les enseignants titulaires quittant l’académie de Créteil sont six fois plus nombreux que ceux qui y sont affectés (...). Deux académies, celles de Versailles et de Créteil, totalisent 47,4 % de l’accueil des néo-titulaires".

Le bilan social est téléchargable ici

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