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“D’autres logiques à l’œuvre dans la société et chez les jeunes“ : BAFA, BAFD, la place des brevets d'animation en question (IGESR)

Paru dans Périscolaire, Culture, Orientation le mardi 07 décembre 2021.

“D’autres logiques à l’œuvre dans la société et chez les jeunes“, voici ce que constate l'inspection générale de l'Education nationale, de la Jeunesse, des Sports et de la Recherche à la faveur d'une rapport qui a pour premier objectif de recenser les modalités d'accès au brevet d’aptitude aux fonctions d’animateur (BAFA) et à celui de directeur en accueils collectifs de mineurs (BAFD), mais qui souligne la raison intrinsèque de leur désintérêt progressif.

Fruits de la culture de l’émancipation portée par les mouvements d’éducation populaire dont l'origine remonte à 1937, “le brevet d’aptitude aux fonctions d’animation (BAFA) et le brevet d’aptitude aux fonctions de directeur (BAFD), brevets d’animation volontaire, non-professionnels et délivrés par l’État, constituent, hormis l’Espagne qui dispose d’un dispositif équivalent, une singularité française assez ancienne“.

Mais les temps ont changé. Besoins de professionnalisation et de qualifications reconnues, d’une rémunération à la hauteur des tâches et des responsabilités, d’une reconnaissance des compétences acquises dans une dynamique de “capitalisation“ des expériences... ainsi pour les inspecteurs généraux, “l’engagement éducatif propre au BAFA n’est pas inscrit dans une logique pré-professionnalisante ni dans un parcours d’engagement et s’en trouve dévalorisé d’autant.“

Si le nombre de diplômés BAFD “connaît une augmentation de plus de 25 %“ sur la période 2011-2019 (ils ne sont que 2 171 en 2019), les auteurs constatent que concernant les effectifs des diplômés au BAFA, “les statistiques témoignent d’une diminution importante et presque continue sur la période considérée“, avec une baisse de 53 754 diplômés en 2011 à 42 922 en 2019.

L'inadéquation dans le positionnement des brevets de l’animation volontaire occasionnelle et non professionnelle est pour l'IGESR également due à un manque d'attractivité ainsi qu'à une mise en retrait voire une mise en concurrence d'un type d'engagement pourtant pérenne. La mission dit en effet s’interroger, “dans un nouveau contexte de promotion inédite du SNU et du service civique, sur la place restant pour les formes d’engagement portées par le BAFA et le BAFD“.

L'inspection générale se pose notamment “la question du positionnement stratégique des brevets du BAFA et du BAFD ainsi que le besoin d’une plus grande clarification du rôle des acteurs et d’une meilleure coordination des dispositifs de financement “, et ell évoque de même des processus administratifs dont l’intérêt peut devenir discutable, “un surcroit d’exigences administratives (…) au détriment d’une présence opérationnelle sur le terrain et principalement de contrôle des sessions de formation“.

Les inspecteurs généraux proposent 23 recommandations, comme abaisser à seize ans la possibilité d’entrer en formation au BAFA (n° 9), engager les travaux avec les collectivités sur les conditions d’une plus grande pérennisation et professionnalisation des emplois des animateurs titulaires des seuls BAFA ou BAFD (n° 6), ou faire figurer les formations BAFA et BAFD au titre des activités prévues par le contrat d’engagement jeune (n° 21). Ils considèrent que “certains de ces obstacles sont d’ordre réglementaire et pourraient être corrigés“. Mais demeure selon eux “la question essentielle de la mutation sociale et économique du secteur des accueils collectifs des mineurs et de la professionnalisation croissante de l’animation en corollaire de la montée en puissance des accueils périscolaires.“

Et d'après leurs conclusions, “le développement continu des accueils périscolaires ces dernières années et les nouvelles attentes des organisateurs ont pu modifier la place du BAFA et du BAFD au sein des qualifications du champ de la jeunesse et de l’éducation populaire. C’est donc à un changement de modèle que l’on assiste et les difficultés d’accès au BAFA n’en sont pour une part qu’une des conséquences.“

Le rapport ici

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