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Aucun moyen humain mis à disposition, “une des faiblesses majeures des bibliothèques d'école“ (IGESR)

Paru dans Scolaire, Culture le lundi 06 décembre 2021.

Face à “la tendance sur le long terme d’un amoindrissement de cette pratique culturelle, éducative et personnelle“ qu'est la lecture, quelle place pour la bibliothèque d'école aujourd’hui ? C'est à cette question que tente de répondre l'Inspection générale de l'éducation nationale (IGESR) dans son dernier rapport.

Elle y rappelle pour l'occasion l'histoire riche de sa fondation “à peu près aussi ancienne que l’école primaire“ par un arrêté de 1862, explique qu'une circulaire de 1984 “assigne aux bibliothèques l’objectif de s’insérer dans le projet pédagogique de l’école et dans le projet local de développement de la lecture afin que les élèves sachent, mais aussi aiment lire“, et qu'en 2018 et 2020 son fonctionnement a été conforté.

“Etude d’œuvres complètes, lecture en réseau, présentations orales de livres lus, carnets de lecteurs, mise en voix de textes, rallyes-lecture ou encore le 'quart d’heure lecture', nombreuses sont les pratiques pédagogiques que l'on y trouve et qui contribuent à renforcer les pratiques de lecture des élèves." Les auteurs, qui voudraient les voir développées, rappellent en premier lieu les 4 éléments majeurs pour disposer d’une bibliothèque de qualité au sein d’une école, à savoir les locaux et leur aménagement, un fonds documentaire et des ressources humaines mobilisées.

Mais si “l'Etat est fortement engagé auprès des établissements du second degré, en pourvoyant les CDI des collèges et des lycées d’un ou plusieurs professeurs documentalistes“, les écoles en revanche, qui accueillent parfois plus d’élèves que des collèges, ne disposent d’aucun moyen humain mis à disposition, poursuivent les inspecteurs de l'IGESR. Ils considèrent en outre cet élément comme “une des faiblesses majeures des bibliothèques d’école, leur gestion reposant, presque toujours, uniquement sur la bonne volonté du directeur, d’enseignants ou de bénévoles sans formation spécifique pour mener cette tâche“ et ils prônent un effort de formation en direction des personnes se chargeant de la gestion des bibliothèques d’école.

L'inspection générale souhaiterait dès lors créer une mission spéciale dite de “gestion de bibliothèque“ au sein des écoles qui disposent d’une bibliothèque. Elle serait assurée par un ou plusieurs enseignants de l’école, et rémunérée “sous forme d’heures supplémentaires ou d’une indemnité particulière, le montant correspondant à une heure de travail hebdomadaire pour les plus petites écoles et jusqu’à trois heures de travail hebdomadaire pour les plus grosses écoles“. Un objectif qualifié par l'inspection générale de réaliste et relativement peu coûteux à la fois, une “dépense nouvelle, mais limitée, sans impact budgétaire ni statutaire du point de vue de l’emploi public“.

“Sujet de tension majeur et frein important au développement de relations utiles“, la relation école – bibliothèques municipales ne semble pas au beau fixe. Pourtant, ces dernières sont considérées comme un partenaire de choix qui contribue “souvent à l’enrichissement et au renouvellement des ouvrages présents dans les bibliothèques d’école ou de classe“, et elles pourraient être utiles pour livrer directement des livres prêtés dans les écoles, ainsi qu'offrir des facilités de prêts aux enseignants.

La mission estime en outre que “la mise en œuvre de sessions dédiées à l’échelon local serait une autre manière de décliner, de manière concrète, la politique de redynamisation des pratiques de lecture des enfants à l’école.“ Les inspecteurs de l'IGESR invitent d'ailleurs la DGESCO à renforcer son “plan bibliothèque“, celui-ci devant être plus clair sur sa pérennité, plus ouvert quant à ses conditions d’éligibilité, plus ferme quant à sa demande d'engagement des collectivités territoriales au côté de l’État.

Enfin, les inspecteurs font le constat d'une absence actuelle de données statistiques qui empêche d’avoir une connaissance précise de leur nombre et de leurs caractéristiques. Pour “disposer de données chiffrées fiables“ le rapport émet l'idée que le champ des bibliothèques soit étendu afin qu'elles soient pleinement prise en compte comme un élément de l'évaluation de l'école dans le cadre du programme de travail 2021-2023 du CEE (Conseil d’évaluation de l'école).

La rapport de l'IGESR ici

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