Enquête Sivis : la violence en hausse dans les écoles publiques, en baisse dans les collèges et lycées (Depp)
Paru dans Scolaire le lundi 29 novembre 2021.
En 2020-2021, la violence à l'école représentait en moyenne 10,2 incidents graves pour 1 000 élèves dans la second degré (en baisse de deux points sur deux ans), et dans le premier degré 2,8 incidents graves pour 1 000 écoliers.
Cette violence se retrouve, explique le service statistique de l'éducation nationale, majoritairement au collège qui supporte 75 % des cas. Seulement 12 % des incidents graves sont répertoriés dans les lycées professionnels, un chiffre cependant rapporté au faible nombre d'élèves, alors que le nombre moyen d'incidents graves pour 1000 élèves y atteint les 16,7.
Si “les incidents sont moins fréquents“ dans les écoles publiques en 2020-2021, la DEPP note une “plus forte prévalence“ des incidents graves dans les écoles élémentaires (3,3 incidents graves pour 1 000 élèves) que dans les écoles maternelles (2,1). Cette même année, les inspecteurs de l'éducation nationale ne déclarent aucun incident grave pour 83 % des écoles publiques, un chiffre cependant en baisse de 5 points par rapport à 2018-2019. Un seul incident grave est signalé pour 10 % d’entre elles et dans 7 % il y eut deux incidents et plus (avec là encore une augmentation de 3 points en deux ans pour les deux items).
Dans l'ensemble des établissements scolaires du second degré, 35 % des chefs d’établissement du second degré public et privé sous contrat ne déclarent pas d’incidents graves au cours de l’année scolaire 2020-2021, tandis que 15 % en déclarent 10 et plus.
44 % des proviseurs de lycées d'enseignement général et technologique affirment ne pas avoir constaté d'incidents graves l'année dernière, là où 6 % en déclarent 10 et plus. Les principaux de collège sont 32 % à ne pas en déclarer, mais 17 % en constatent 10 et plus, un orde de grandeur que l'on retrouve en lycée professionnel. La DEPP ajoute qu' “outre le type d’établissement, l’absence d’incident grave dépend également du profil social du collège ou du lycée. De fait, à type d’établissement donné, l’absence d’incident grave est d’autant plus probable que l’établissement est socialement favorisé.“
A l'école publique, sur 100 incidents graves, ¼ touchent les élèves, et ils sont 9 fois sur 10 commis entre élèves. Les personnels enseignants sont plus de la moitié (54 %) à en être victimes, dont une moitié par la famille et l'autre par un ou des élèves. Les enseignants des écoles publiques sont avant tout victimes de violences verbales (64 %) ou de violences physiques (29 %). Lorsque les incidents sont commis par des élèves ou des groupes d’élèves, il s’agit en premier lieu de violences physiques (61 %).
Dans les collèges et lycées, sur 100 incidents graves, 89 sont le fait d'élèves, et 41 ont eu pour victimes d'autres élèves. 25 personnels enseignants sont victimes de près d'autant d'élèves, soit moitié moins que dans les écoles. Les enseignants de lycées professionnels sont “proportionnellement plus fréquemment victimes de violence que leurs collègues de LEGT ou de collège : 34 % des incidents graves déclarés en LP s’exercent à l’encontre d’un enseignant, 27 % dans les LEGT et 23 % dans les collèges.“
A noter que 89 % des violences envers les enseignants du second degré ont lieu dans l’enceinte de l’établissement scolaire, contre 69 % de celles commises envers les enseignants des écoles publiques.
Enfin, 6 incidents graves sur 10 envers les enseignants de l’école font l’objet d’une information au directeur académique des services de l’éducation nationale (Dasen), tandis que dans les collèges et les lycées publics et privés sous contrat, ce taux est de 22 %.
La note de la DEPP ici