L'école n'a pas la capacité de préparer les jeunes aux défis du XXième siècle (Enquête France culture/Arte)
Paru dans Scolaire le lundi 29 novembre 2021.
Les enseignants "bénéficient d’un regard très favorable de la part de leurs élèves ou anciens élèves" mais l’Education nationale "ne prépare pas du tout bien ou pas bien aux défis du XXie siècle", elle ne prépare pas efficacement au marché du travail, elle ne récompense pas le mérite. C'est l'un des éléments qui ressort de l'enquête lancée sur leurs antennes et sur les réseaux sociaux par France Culture et Arte France et qui a recueilli les réponses de 57 500 auditeurs ou téléspectateurs, de tous âges, sachant que ce sont surtout les 18-30 ans qui étaient visés, mais correspondant à l'audience de ces médias, donc plutôt urbains, diplômés, 60 % d'entre eux ont été de "bons élèves" dont un tiers de "premiers de la classe", de CSP+, se disant rarement "de droite" (7 %). Ils situent en tête de leurs préoccupations l'environnement (74 %) et le système éducatif (52 %). Ils sont inquiets, l'avenir de leurs enfants sera "plutôt pire" que leur situation (63 %).
S'agissant donc de l'Ecole et de sa capacité à préparer les jeunes aux défis du xxième siècle, seuls 1 % à 2 % des hommes et des femmes répondent "tout à fait bien", les 16-17 ans étant un peu moins sévères que leurs aînés (4 % de "tout à fait bien"). En revanche, les taux de réponses positives à la question "l'Education nationale récompense le mérite" sont à peu près les mêmes quels que soient l'âge et le genre, 30 % de “plutôt ou tout à fait bien“. De même, 70 % des personnes qui ont renseigné le questionnaire utilisent aujourd'hui ce qu'ils ont appris durant leurs études.
Quand on demande aux 18-25 ans ce qu'ils ont retenu de leur scolarité, ils évoquent d'abord les copains (71 %), mais aussi "quelques profs extraordinaires" (63 %) et "le plaisir d'apprendre" (49 %), mais aussi l'angoisse de l'échec (44 %), l'ennui et la solitude (23 et 22 %). Les 45 ans et plus ne sont qu'un tiers à se souvenir des copains, la moitié d'entre eux se souviennent du plaisir d'apprendre et de quelques uns de leurs enseignants, et ils sont surtout beaucoup moins (18 %) à évoquer la peur de l'échec, 13 et 12 % à cocher les réponses ennui et solitude. A noter encore que les 18-25 ans auraient voulu avoir plus de cours sur l'écologie (69 %), d'éducation sexuelle (64 %), mais aussi (61%) d'activités manuelles et pratiques.
A noter encore que 9 % des 16-17 ans ne se sentent pas bien dans le genre qui leur a été assigné à la naissance et qu'ils se passent plus facilement de sexe que de smartphone (77 vs 23 %)