Archives » Actualité

ToutEduc met à la disposition de tous les internautes certains articles récents, les tribunes, et tous les articles publiés depuis plus d'un an...

L'IGESR constate l'effondrement des mobilités des élèves et des apprentis et souligne la nécessité d'un pilotage national renforcé

Paru dans Scolaire le mardi 23 novembre 2021.

Chargée d'évaluer l’impact de la crise sanitaire sur la mobilité européenne et internationale, notamment pour les publics scolaires et apprentis, l'inspection générale constate que la crise sanitaire a profondément bouleversé les flux de mobilité aux échelles européenne et internationale, en raison de la diffusion de la contagion et des mesures différenciées prises par les États pour y faire face. Une situation qui a occasionné en France de nombreux cas d’interruptions, d’annulations ou de reports de programmes et de projets de mobilité chez les publics en formation initiale dont le parcours incluait, pour les Français, un séjour à l’étranger, et pour les étrangers, un séjour en France.

Le bilan évoque une baisse de 63 % en 2019-2020 de la mobilité européenne et internationale des élèves du primaire et du secondaire (soit 132 813 mobilités selon les réponses des académies), et un arrêt quasi-total en 2020-2021 (391 mobilités recensées, contre 361 195 en 2018-2019).

De son côté, la mobilité internationale des apprentis “a également été fortement impactée par la crise sanitaire : les mobilités 'périodes de formation en milieu professionnel' (PFMP) ont ainsi baissé de près 90 % en 2020-2021, tandis que les mobilités professionnelles dans le cadre d’Erasmus+ ont baissé de 37 % par rapport à l’année précédente. La nécessité de clarifier le cadre applicable aux mobilités internationales des stages de BTS, qui reste confus pour les acteurs, fait partie des enjeux identifiés par la mission dans l’après- crise.“

Et “si la reprise des mobilités semble assurée dès que le contexte sanitaire et la circulation aux frontières pourront le permettre, la mission a toutefois relevé plusieurs points de vigilance, parmi lesquels l’attention à porter à la sécurisation juridique des actes des chefs d’établissement, les contraintes financières des établissements publics locaux d’enseignement (EPLE), les répercussions de la crise en matière de ressources humaines et la nécessité pour le MENJS d’améliorer son dispositif de suivi et d’information sur les mobilités européennes et internationales.“

L'IGESR ajoute que “des progrès ont certes été réalisés dans le suivi de la mobilité sortante des élèves par les académies mais une harmonisation est encore nécessaire pour un pilotage national." Elle considère toutefois que l’écosystème national des mobilités a été globalement réactif et efficace face à la crise et son caractère inédit, que les opérations de rapatriement d’élèves et étudiants ont notamment été une réussite grâce à la coopération de l’ensemble des acteurs, mais que “certaines directives ont parfois soumis les acteurs à un régime d’incertitude dont les effets auraient pu être atténués“ (des “moments de creux“ ou des “absences de consignes“ sont soulignées dans le rapport, ndlr).

Pour l'inspection générale de l'Education nationale, la crise a révélé la nécessité “de doter l’État et ses opérateurs d’un outil d’information partagé pour le pilotage des mobilités sortantes, qui fait aujourd’hui défaut“, mais se révèle toutefois l'occasion d'opérer une “transformation“.

Le rapport met en effet bien en avant “l’unanimité des interlocuteurs de la mission sur le caractère prioritaire de la mobilité physique“, mais apparaissent “de nouvelles réflexions tant sur la place de l’international dans les stratégies des acteurs, que sur la nécessité de penser des mobilités physiques plus en phase avec les besoins des publics apprenants et les politiques internationales d’établissement." Les rapporteurs estiment par exemple que “les difficultés de circulation aux frontières et les mesures sanitaires (type confinement) ont eu pour effet d’interroger le rapport des mobilités à la distance parcourue, question d’ailleurs en phase avec l’émergence concomitante au sein de la jeunesse des préoccupations écologiques autour des mobilités durables et de la diminution de l’empreinte carbone des activités, avec une tendance au recentrage régional des mobilités, favorable aux mobilités de proximité et transfrontalières.“

La mission note que les intenses discussions et échanges en cours autour de la mobilité hybride “constituent une évolution majeure de cette période de crise et, bien que de façon encore expérimentale, sont porteuses de transformations substantielles dans les prochaines années“, et que cette notion permet ainsi de repenser l’ouverture à l’international dans le primaire et le secondaire. Elle cite le programme eTwinning qui, avec en 2021 plus de 5 000 enseignants et 68 000 élèves mobilisés “constitue un levier possible pour mieux séquencer les mobilités et qui mériterait d’être mieux connu des équipes pédagogiques des EPLE".

Concernant le programme d’échange des assistants de langue, “un volet important de l’internationalisation du système éducatif français et une des priorités de la coopération bilatérale dont est chargée la diplomatie française“, l'IGESR comptabilise environ 30 % des assistants étrangers restés en France lors du premier confinement de 2020.

Malgré ce “ralentissement“, les inspecteurs considèrent que les assistants de langue ont bénéficié d’un cadre protecteur et de qualité (prolongation des visas et des contrats de travail, extension des droits sociaux, etc.), et que le programme a ainsi démontré sa solidité dans la crise sanitaire. Est constatée pour l’année 2020-2021 une baisse de 22 % des mobilités entrantes malgré le choix de la France de maintenir tous ses postes d’assistants étrangers, une augmentation de la part des assistants recrutés localement par les académies, ainsi qu'une diminution de 21 % du nombre de postes d’assistants de langue française offerts à l'étranger en 2020-2021. L'année 2021-2022 est annoncée comme encore incertaine “eu égard à la politique sanitaire des pays partenaires“.

Satisfecit est enfin donné à la solidité de la coopération interministérielle née des besoins ayant émergé au cours de la crise sanitaire et prolongée dans l’après-crise, ainsi qu'à la mise en place d’outils collaboratifs et numériques performants, avec notamment le développement par le Fonds européens d'investissements (FEI) d’une application pour la gestion et le suivi des inscriptions des assistants de langue (actuellement en phase de test en académie, attendue pour être généralisée fin 2021, et qui constituera un point d’entrée unique).

Le rapport de l'IGESR ici

« Retour


Vous ne connaissez pas ToutEduc ?

Utilisez notre abonnement découverte gratuit et accédez durant 1 mois à toute l'information des professionnels de l'éducation.

Abonnement d'Essai Gratuit →


* Cette offre est sans engagement pour la suite.

S'abonner à ToutEduc

Abonnez-vous pour accéder à l'intégralité des articles et recevoir : La Lettre ToutEduc

Nos formules d'abonnement →