Dans le second cycle, l'enseignement des langues régionales reste marginal (DEPP)
Paru dans Scolaire le mardi 09 novembre 2021.
“S’agissant des langues régionales, leur enseignement reste marginal (autour de 0,5 % en moyenne) dans la plupart des académies“ indique le service statistique du ministère de l'Education dans sa dernière note sur l’enseignement des langues vivantes dans le second degré en 2020. Les langues régionales sont toutefois “plus présentes dans le rural“, surtout en Corse (14,6 % des élèves apprennent le corse) et en Guadeloupe (11 % apprennent le créole).
Du reste, dans le second cycle général et technologique (GT), en dehors de l’anglais qui est pratiqué partout et à environ 99 % des élèves, l’apprentissage des autres langues nationales repose sur une répartition territoriale très marquée : l'espagnol dans les académies frontalières avec l'Espagne, idem pour l'Allemand dans les académies de Strasbourg, Reims ou Besançon et de l'Italien dans le sud-est de la métropole. De plus selon la DEPP, les élèves de l’académie de Paris (hors Guyane et Mayotte) étudient également davantage d’autres langues nationales que l’anglais, l’espagnol, l’allemand ou l’italien (à 9,3 %), “ce qui pourrait traduire une offre plus diversifiée d’enseignements de langues vivantes dans les établissements de cette académie.“
En termes de genre, dans le second cycle GT, les filles apprennent un peu plus de langues vivantes que les garçons, notamment en LV3 (5,6 % contre 3,0 %). Dans les formations du second cycle professionnel en revanche, les filles suivent “nettement plus souvent une LV2 que les garçons (46,8 %, contre 27,9 %)“. En outre, elles étudient en moyenne davantage de langues vivantes, ce qui “reflète en partie l’orientation plus fréquente chez ces dernières dans des formations tournées vers les services, dans lesquelles les langues sont plus souvent mobilisées“. Elles apprennent également bien plus souvent l’espagnol (à 40,9 %, contre 24,4 % de garçons).
Le service statistique de l'Education nationale note d'ailleurs l'importance de l'espagnol, langue qui a connu “une nette augmentation“ de son enseignement en 10 ans. Si en 2020 comme en 2010, à tous les niveaux, les élèves du second degré apprennent majoritairement l’anglais en LV1, “avec le renforcement des LV2 (notamment en sixième), l’espagnol progresse quel que soit le cycle et consolide sa position de deuxième langue la plus enseignée dans le second degré“ (+15 points entre 2010 et 2020).
Taux stable par rapport à 2010, ce sont 3,3 % des lycéens en voie GT qui étudient une autre langue nationale (chinois, russe, arabe littéral, etc.), soit 23 400 élèves en LV1 ou LV2 et près de 30 000 en LV3. Au sein des LV3, le poids de ces langues “s’est considérablement renforcé en dix ans (42 % des LV3 en 2020, contre 32,2 % en 2010). D’ailleurs, le chinois, le japonais et, dans une moindre mesure, l’arabe littéral enregistrent ainsi des hausses d’effectifs entre 2010 et 2020 alors que le nombre d’élèves étudiant une LV3 comme l’italien, l’espagnol ou encore le russe recule.“
“Les différences dans l’apprentissage des langues vivantes liées à l’origine sociale des élèves ne concernent pas le choix des langues étudiées sauf l’allemand qui apparaît très socialement marqué", explique ensuite la DEPP qui ajoute qu'ainsi, dans le premier cycle et le second cycle GT, plus l’origine sociale des élèves est favorisée, plus l’apprentissage de l’allemand se renforce. Au collège, il concerne ainsi 12,8 % des élèves les plus modestes et atteint 19,6 % chez ceux issus des catégories sociales très favorisées. Dans le second cycle GT, 18,1 % des élèves issus de catégories défavorisées apprennent l’allemand, contre 24,9 % pour ceux des catégories très favorisées.
Par ailleurs, à noter que “dans le second cycle GT, les élèves du secteur privé, plus souvent en voie générale que ceux du secteur public, étudient plus souvent une LV3 (6,4 %, contre 3,9 %).“ Le recul des LV3, par rapport à 2010, est plus important dans le secteur public que dans le privé (baisse de 2,8 points, contre 1 point).
Plus globalement, selon cette note d'information, “les élèves qui suivent une formation du second cycle GT suivent en moyenne un peu plus de 2 langues vivantes, contre 1,34 pour ceux qui suivent une formation du second cycle professionnel (1,44 en baccalauréat professionnel, 0,97 en CAP).“
Le nombre moyen de langues vivantes étudiées, selon la DEPP, est resté stable en 10 ans dans le second cycle GT, expliquant que “la mise en place progressive du nouveau baccalauréat général (dont la configuration exclut les LV3 des choix possibles de spécialités) ne les rend accessibles qu’en option facultative. Moins d’élèves ont fait le choix de cette option.“ Ainsi entre les rentrées 2010 et 2020, la part d’élèves étudiant une LV3 passe en seconde GT de 9,8 % à 5,4 %, tandis qu'en première et terminale générales, la baisse est moins forte de moitié (de l'ordre d'environ 2 points). Et la direction de l'évaluation de souligner qu'“avant cette mise en œuvre, les élèves des anciennes filières littéraires pouvaient choisir un enseignement de spécialité parmi plusieurs matières, dont la LV3. Ainsi, un certain nombre d’élèves qui, en première et terminale ont un profil qui pourrait s’apparenter aux anciennes filières littéraires, choisissent de moins en moins souvent de suivre une LV3, et ce, par anticipation, dès la seconde.“
En revanche, “le nombre moyen de langues vivantes étudiées progresse fortement parmi les élèves de première ou terminale technologique, avec 1,99 langue vivante étudiée en 2020 contre 1,67 en 2010“, une hausse qui “s’explique par le caractère obligatoire de l’apprentissage d’une LV2 pour les séries STL, STI2D et STD2A, totalement effectif à partir de 2015.“
La note N°21.36 ici