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CEJ : Jean Castex en précise les contours, ATD Quart Monde regrette que ce ne soit pas un droit

Paru dans Scolaire, Orientation le mardi 02 novembre 2021.

"Le Contrat d’Engagement Jeune rentrera en vigueur progressivement : d’abord à titre de préfiguration à compter de janvier prochain, puis il se déploiera complètement à partir de mars 2022, sa montée en puissance s’étalant sur l’ensemble de l’année", annonce ce 2 novembre Jean Castex. Le Premier ministre était à la mission locale pour l’emploi des jeunes de Vitry-sur-Seine (Val-de-Marne) et il a précisé les contours et le budget du CEJ.

Ce n'est pas, insiste-t-il, "un dispositif de plus", il remplace les "nombreux dispositifs existants", Garantie jeune, accompagnements proposés par Pôle Emploi et formations ciblées du Plan d’investissement dans les compétences. Il "les harmonise, les décloisonne, au sein d’un nouveau cadre commun à tous les opérateurs". Il s’adresse à tous les jeunes de moins de 26 ans "qui sont durablement sans emploi ni formation (...) et qui souhaitent s’engager activement dans un parcours vers l’emploi". Le nombre des NEETs est estimé à "un million de jeunes environ" et "environ 500 000 d’entre eux le sont durablement".

Il s'agit d' "un accompagnement intensif et personnalisé, avec un référent unique qui verra le jeune au moins une fois par quinzaine et si possible par semaine (...) pour une durée maximale de 12 mois, renouvelable 6 mois dans des cas très particuliers". Le jeune s'engage à suivre "des formations qualifiantes, des préparations à l’apprentissage, des mises en situation professionnelle, en entreprise, en collectivité territoriale, au sein d’associations ou en service civique" pendant au moins 15 à 20 heures par semaine. "En contrepartie de cet engagement, le jeune bénéficiera, sous condition de ressources, d’une allocation de 500 euros pendant la durée du parcours."

Le Gouvernement se fixe comme objectif d'accompagner en 2022 "au moins 400 000" de ces jeunes sur les 500 000 qui sont "en situation d’éloignement durable de l’emploi". Ce contrat sera "proposé par les missions locales, les agences de Pôle Emploi, "ainsi que d’autres opérateurs qui connaissent bien ces publics". Ces services collaboreront avec les collectivités territoriales et les acteurs associatifs de proximité, clubs de sport, associations de quartiers, associations de lutte contre la pauvreté, énumère le Premier ministre. 

Il annonce le déploiement d'une "appli commune à tous les opérateurs du service public de l’emploi qui sera mise à disposition des jeunes" et où ils disposeront d'un espace personnalisé. En termes budgétaires, il précise que le plan 1 jeune 1 solution "se poursuivra en 2022 à hauteur de 5,4 milliards d’euros", pour financer "primes à l’alternance prolongées jusqu’au premier semestre 2022, formations qualifiantes, contrats aidés dans le secteur marchand, services civiques..". Le CEJ "s’appuiera d’abord sur les crédits du plan '1 jeune 1 solution' dont il mobilisera une part estimée à 2 milliards d’euros" auxquels s'ajouteront, par un amendement au PLF, "550 millions d’euros destinés à renforcer l’intensité des parcours, densifier l’accompagnement et mettre en place les actions spécifiques pour les jeunes en grande précarité".

Pour ATD Quart Monde, ce contrat permet au Gouvernement "de sortir par la petite porte du débat sur l’ouverture du RSA aux moins de 25 ans", c'est un dispositif au lieu d'être un droit. L'association note que, depuis l'annonce du président de la République au mois de juillet, l'enveloppe qui lui est dédiée "a fondu, passant de 2 milliards d'euros à 550 millions d'euros", le nombre de jeunes ciblés diminuant de moitié. L'association dénonce des critères d’éligibilité "trop contraignants" et une "limite de temps qui ne permet pas (aux jeunes) de se stabiliser". Elle note que le Gouvernement préfère parler de "contrat d'engagement" plutôt que de "revenu d'engagement" et s'incrit dans "la logique de droits et devoirs, qui met une pression inutile et inefficace sur des jeunes qui n’ont souvent plus confiance dans les institutions et dont la situation de grande précarité demande de la souplesse". Elle ajoute que ce contrat a "été pensé sans les jeunes concernés" alors que "la participation des personnes concernées est une condition incontournable de l’efficacité de toute politique publique".

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