Claude Thélot: profiter de la réduction des moyens pour réorienter la dépense
Paru dans Scolaire le lundi 07 juin 2010.
Comment "profiter" de la contrainte qui pèse actuellement "sur la dépense publique pour réfléchir à la façon dont nous mettons les moyens au service de l’éducation, et pour modifier, dans le sens d’une efficacité plus grande, cette mise à disposition"? La publication du "power point" adressé par le ministre aux recteurs et aux inspecteurs d'académie pour examiner différentes hypothèses de réduction des moyens, a provoqué de nombreuses réactions indignées. A l'inverse, Claude Thélot, ancien directeur des services statistiques du ministère, et ancien magistrat de la Cour des comptes, trouve "légitime" de "mobiliser les gisements d’efficience visant à respecter la contrainte du non remplacement d’un départ sur deux pour la période 2011-2013, sans dégrader les performances globales".
Pour lui, "la violence et l’indignation des réactions" ne correspondent pas à ce qui figure effectivement dans ce document. Il ne s’agit par exemple "nullement" d’envisager "une augmentation générale de la taille des classes", mais d'agir au lycée sur des options "où il y a très peu d’élèves et qui pourraient être regroupées" ou sur "des classes d’effectif très faible dans certaines parties de notre primaire rural". Quant à la scolarisation à deux ans, Claude Thélot constate qu'elle "baisse depuis une dizaine d’années", ce qui témoigne de "l’hésitation des familles", nourrie "par la réserve d’une partie du milieu médical et social". Ses effets sont sans doute positifs pour certains élèves, mais "assez faibles".
Claude Thélot estime "que notre collège, qui a du mal à réussir, n’est sans doute pas assez doté" et qu'il conviendrait "de favoriser un certain renforcement de l’élémentaire": "l’idée serait qu’en même temps qu’on pèse sur la dépense publique (ce qui reste indispensable), on la réoriente un peu pour en accroître l’efficacité".