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Le Cereq suppose un lien entre déficit de compétences de base et situation de NEET

Paru dans Scolaire, Orientation le mardi 12 octobre 2021.

“Parmi les différents facteurs susceptibles d’expliquer le risque d’être NEET, le niveau d’éducation occupe un rôle central“ indique le Centre d'études et de recherches sur les qualifications dans sa note n°413.

En France selon Eurostat, 17,1 % des jeunes de 20 à 34 ans sont ainsi considérés “neither in employment nor in education or training“ en 2019. Cette catégorie regroupe aujourd'hui une partie des jeunes inactifs (ceux n'étant pas en études ni en formation), et ceux au chômage. La proportion des jeunes de l'Union européenne en situation de NEET entre 20 et 34 ans était de 16,4 % en 2019, mais variait de 7,3 % en Suède à 27,8 % en Italie.

Avec 36,9 % des jeunes européens de 20 à 34 ans peu ou pas diplômés qui se retrouveraient en 2019 en situation de NEET, contre 14,3% des jeunes ayant atteint l’enseignement secondaire supérieur et 9,6% de ceux ayant atteint l’enseignement supérieur, le CEREQ explique qu' “un faible niveau de formation initiale accroît systématiquement le risque de se trouver en situation de NEET“. En France, 46,3 % des jeunes peu ou pas diplômés sont dans cette situation contre 8,6 % des jeunes diplômés de l’enseignement supérieur.

Les difficultés des NEET, ajoute le CEREQ, sont “souvent associées à un manque de formation : si certains d’entre eux peuvent être diplômés, d'autres sont en effet en situation de décrochage ou d’échec scolaire.“ Après l'éducation, ce sont les compétences (surtout les compétences de base) qui, en général moins élevées pour les jeunes NEET, représentent la deuxième cause majeure de la situation.

Est alors constaté, bien que “le niveau moyen de compétences augmente avec le niveau de diplôme, indépendamment de la situation sur le marché du travail“, que niveaux de diplôme et niveaux de compétences ne se recoupent pas exactement. Le rapport cite notamment l'étude PIAAC de l'OCDE selon laquelle existerait un degré d'hétérogénéité des compétences par niveau de diplôme. Malgré cela, à niveau de diplôme comparable, les jeunes en situation de NEET se caractérisent par des niveaux moyens de compétences sensiblement plus faibles que les jeunes en emploi, “ce qui suggère un lien entre déficit de compétences de base et situation de NEET“.

De plus, NEET ou pas, il semblerait que “l’augmentation du niveau d’études et les processus de sélection qui y sont associés ont tendance à homogénéiser le niveau de compétences de base des jeunes“. Le CEREQ propose alors d'expliquer les écarts de niveau de compétences de base présents au sein d'un même niveau de diplôme, notamment par le fait que les compétences de base s’acquièrent aussi “hors du cadre scolaire, au sein de la famille mais également dans la vie professionnelle“. D'autres facteurs sont appréciés comme la présence d'une autre langue maternelle que celle du pays de résidence, apparaissant “particulièrement pénalisants pour les peu ou pas diplômés“. Un faible niveau d’éducation des parents représente également un handicap dans l’acquisition de compétences, notamment pour les sortants du secondaire, de même, qu'une expérience professionnelle réduite qui “se traduit par un niveau plus faible de compétences de base. Difficile cependant de savoir si le déficit de compétences est une conséquence ou une cause de l’absence d’expérience professionnelle, celle-ci permettant justement l’acquisition de celles-là.“

Pour le Centre d'études et de recherches sur les qualifications, les recherches comparatives (au sein d'un pays), essentiellement en sociologie de l’éducation “expliquent ces variations par une caractéristique structurelle d’un système éducatif : son degré de stratification. Cette caractéristique renvoie à la façon dont est organisée l'orientation des élèves d’un même âge dans différents niveaux d’études, différents parcours ou différents établissements. Sélectionnés sur la base de leurs compétences, ils pourront ensuite plus ou moins les développer selon leur position dans le système. Si la stratification est élevée (système sélectif), le diplôme du secondaire sanctionne un niveau précis de compétences de base : les élèves les plus faibles n’obtiennent pas le diplôme, et ceux qui l'obtiennent présentent un niveau de compétences de base relativement homogène. Inversement, dans un système scolaire peu stratifié, les niveaux de compétences de base des diplômés du secondaire sont plus hétérogènes et plus proches de ceux des non-diplômés.“

Il précise qu'une explication en partie complémentaire peut être liée à la nature de la formation professionnelle dans certains pays, avec dans les pays où le système dual est développé, des jeunes sortant de formations école-entreprise qui présentent un niveau plus homogène de compétences de base, même s’il peut être plus proche de celui des moins diplômés : “Cela s’explique par le fait que le niveau minimal de compétences de base auquel ils sont sélectionnés est souvent élevé à l'entrée en formation, mais reste relativement stable ensuite, car ces compétences sont moins développées que d’autres liées à une profession“.

Pour conclure, le bref n°413 considère qu'un “double déficit de diplômes et de compétences de base en littératie comme en numératie augmente le risque de se trouver en situation de NEET, même si le diplôme occupe toujours un rôle déterminant“.

Le brief du Cereq ici

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