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Petite enfance: Quelles nouvelle perspectives ouvrent les études internationales? (Revue)

Paru dans Petite enfance, Scolaire le lundi 07 juin 2010.

Des "développements prometteurs sont observés" en matière d'accueil et de prise en charge de la petite enfance, estime John Bennett, co-auteur de deux rapports OCDE parus en 2001 et 2006. Il se fait l'écho des structures et initiatives mises en oeuvre depuis la publication du rapport Starting Strong ("bien démarrer") de l'OCDE en 2006, dans un article de la Revue Internationale d'Education (n°53, 2010).

L'article s'organise autour de quatre grandes thématiques: La question de l'intégration des services d'aide à l'enfance et d'éducation, souvent sous le patronage du ministère de l'éducation; l'accueil des enfants âgés de 0 à 3 ans; la prise en compte accrue des enfants à risque; la qualification du personnel en charge de la petite enfance et sa rémunération.

0-3 et 3-6 ans. Dans la plupart des pays et pour des raisons historiques, explique John Bennett, l'organisation des services s'est effectuée de manière binaire: accueil pour les moins de trois ans et éducation préscolaire pour les 3-6 ans. "Il peut résulter des cette division une absence de cohérence pour les enfants et les familles, avec une variété déconcertante de financements, de procédures, de cadres réglementaires, de formations professionnelles et de qualifications." Les rapports Starting Strong de 2001 puis 2006 ont recommandé une intégration des politiques au sein d'un même ministère. Si la Suède, la Norvège, l'Irlande, la Nouvelle-Zélande, l'Espagne, la Slovénie, l'Angleterre, l'Ecosse, la Norvège et la Roumanie ont intégré l'accueil et l'éducation sous les auspices des ministères de l'éducation, "dans d'autres pays, tels que la Belgique et la France, ce n'est pas le cas", avec comme argument principal l'idée que passant sous la tutelle de l'éducation, "les services perdraient ou affaibliraient des élément importants que les ministères de la santé et des affaires sociales leur apportent, en terme de santé ou de préparation à la vie en société". L'article réaffirme la nécessité d'un rapprochement des structures de coordination au niveau local, sans provoquer de "changement structurel majeur" qui rendrait impossible la réforme.

Pays nordiques. "Les succès des pays nordiques ne reposent pas seulement sur la façon dont le système de la petite enfance est organisé. Leurs services sont le produit (...) d'une grande place accordée à la démocratie et à l'égalité". John Bennett précise par ailleurs que ces pays investissent bien au dessus de 1% de leur PIB dans la petite enfance (moins de 0,5% pour la plupart des autres pays).  La réglementation y est également plus exigente qu'ailleurs en termes de rapport enfants/personnel, qualification du personnel, pédagogie etc... Une meilleure diffusion des travaux de la recherche (relatifs au dévelopement langagier et social des jeunes enfants) viendrait expliquer les évolutions impressionnantes à l'oeuvre dans certains pays. En Italie, les personnels de nidi (crèches) devront avoir à l'avenir une licence ou un diplôme d'un institut de formation unversitaire."

Compétences. De nombreux pays n'ont aucune législation sur le niveau de compétences requises pour les personnels, constate John Bennett, même si le rapport 2009 de l'EACEA (Education, Audiovisual and Culture Executive Agency) précise que "le meilleur moyen de garantir la qualité éducative des lieux d'accueil et d'éducation est d'assurer une haute qualité de formation des personnels". Conséquence: La libre circulation des personnels en Europe se heurte à ce flou. Sans chercher à créer un profil unique, l'objectif serait, selon John bennett, de "parvenir à se mettre d'accord sur un socle commun de compétences et à mener à bien équivalences et échanges".  Il précise qu'un appel d'offres a été lancé par la Commission européenne pour définir les compétences essentielles à maîtriser. L'étude devra comporter la revue "exhaustive" des recherches sur la question, la synthèse des compétences exigées par les Etats, une analyse des compétences enseignées. "A partir de là, il s'agit de (...) faire des recommandations d'actions au niveau national et européen".

Rémunération. Au Canada, bien que les niveaux de qualification se soient améliorés depuis 2006, 40% des éducateurs et assistants ont un diplôme universitaire sans rapport avec la petite enfance. Leur rémunération est très basse (inférieure à celle des assistants dans les écoles). En Grande-Bretagne, les études montrent que dans le secteur de l'accueil et l'éducation des jeunes enfants (AEJE), les salaires restent faibles, comparés à d'autres secteurs de l'enfance. "L'amélioration des salaires et des conditions de travail joue un rôle essentiel dans l'amélioration des compétences, et donc de la qualité générale", estime John Bennett. "Les emplois doivent être considérés comme des options de carrière viables afin de recruter le personnels les plus talentueux et adaptés".

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