"Journée mondiale des enseignants" : l'UNESCO plaide pour la reconnaissance de leur "art d'enseigner" et contre "les tests à grande échelle"
Paru dans Scolaire le lundi 04 octobre 2021.
"Les enseignants ne sont toujours pas reconnus et estimés comme ils le devraient" et ils "sont rarement consultés ou invités à participer aux processus de prise de décisions et de formulation des politiques", estime l'UNESCO ce 4 octobre, veille de la "Journée mondiale des enseignants". L'organisation internationale ajoute que "certaines des mesures adoptées au cours des dernières décennies pour améliorer l’apprentissage et renforcer son suivi ont en fait eu l’effet pervers de brider l’art d’enseigner (...). La montée en puissance de mécanismes d’assurance qualité conçus sans consulter les enseignants, tels que les tests à grande échelle, les systèmes d’évaluation des enseignants basés sur les performances, l’inspection des écoles, les programmes d’études prescrits et les normes d’enseignement rigides, figurent parmi les mesures qui ont alourdi la charge de travail des enseignants et entravé l’art d’enseigner."
Cette année, la Journée mondiale des enseignants mettra l’accent "sur le soutien qu’il convient d’apporter aux enseignants pour qu’ils participent pleinement au processus de relance" alors que "les écoles ont totalement rouvert dans 115 pays", mais qu'elles n’ont que partiellement rouvert dans 50 autres pays et restent complètement fermées dans 17. Elle indique que "seuls 21 pays" ont effectivement donné la priorité aux enseignants "lors de la première phase des plans de vaccination". Elle estime que "des efforts supplémentaires sont nécessaires pour soutenir les enseignants dans la transition vers l'enseignement hybride et à distance" puisque, l'année dernière, seuls "40 % des pays ont formé les trois quarts de leurs enseignants, ou davantage, aux méthodes d'enseignement à distance et à l'usage efficace des nouvelles technologies", mais que seuls "six pays sur dix ont fourni aux enseignants un perfectionnement professionnel pour qu’ils puissent apporter un soutien psychologique et émotionnel" aux élèves et quatre sur dix "leur ont fourni des outils informatiques et une connexion internet".
L'UNESCO estime que "la réussite de la relance de l'éducation nécessite des investissements accrus dans le bien-être, la formation, le développement professionnel et les conditions de travail des 71 millions d'enseignants à travers le monde, pour remédier aux pertes d'apprentissage et gérer les transformations imposées dans l’enseignement et l'apprentissage par la pandémie de COVID-19". Elle rappelle qu'il "faudrait 69 millions d'enseignants en plus à travers le monde pour assurer l'enseignement primaire et secondaire d'ici à 2030", dont 15 millions en Afrique.
Les autres organisations impliquées dans cette journée sont l'UNICEF, l'OIT et l'Internationale de l'éducation, la Banque mondiale, la Fondation Hamdan, l’Équipe spéciale internationale sur les enseignants pour Éducation 2030 (TTF), les membres de la Coalition mondiale pour l’éducation et les groupes locaux d’éducation (GLE) (voir ici)