Des motifs d'inquiétude très divers pour les parents (PEEP)
Paru dans Scolaire le jeudi 30 septembre 2021.
"La grande majorité des parents (91 %) de tous niveaux estime que cette rentrée s’est déroulée de manière satisfaisante" cette année, à en juger par les 2 883 réponses reçues par la PEEP au questionnaire de son observatoire adressé aux familles adhérentes via les associations locales et dont la synthèse était présentée ce 30 septembre à la presse.
Si 9 parents sur 10 constatent que les services de restauration maintiennent leur proposition de service, ils sont deux sur trois à n'avoir pas constaté d'amélioration "de l’état des sanitaires, du nombre de points d’eau, de l’approvisionnement en savon". Et, en maternelle ils sont 4 sur 10, 1 sur 3 en élémentaire, 1 sur 2 en collège, près de 2 sur 3 en lycée à n'être pas satisfaits "du volume des effectifs de classe de leurs enfants".
En ce qui concerne les parents dont les enfants ont passé des évaluations nationales (CP, CE1, 6ème notamment, ndlr), ils sont 43 % à n'avoir pas eu, de la part de l’enseignant(e) "un retour personnalisé". Et dans le 2nd degré, seule une part minime des élèves (6 % en collège, 3 % en lycée) bénéficient d'un accompagnement personnalisé. Alors que "près d’un parent de lycéen répondant sur 10 a un enfant en voie professionnelle", près d’une famille sur deux "déclare ne pas être bien informée sur les nouveautés du lycée professionnel ou sur les diverses familles de métiers". Ils considèrent pourtant, à 92 %, que leur enfant a eu le libre choix de sa famille de métiers. De même en ce qui concerne le lycée d'enseignement général, à 87 % en 1ère, 96 % en terminale, ils estiment que leur enfant a eu "le libre choix de sa filière de spécialisation".
Parmi les 14 % de répondants qui avaient "l’an dernier un enfant scolarisé ayant des besoins spécifiques (situation de handicap, troubles de l’apprentissage, etc.), 4 sur 10 considèrent que les aménagements prévus n'ont été mis en place que partiellement, voire pas du tout. Et pendant le confinement, ou lors des périodes d'enseignement hybride, ils sont 62 % à déclarer que les besoins spécifiques de leur enfant n'ont pas été pris en compte, ou peu.
Le questionnaire mettait, cette année, l'accent sur les effets de la crise sanitaire. Alors que 47% des parents de collégiens et 82% de lycéens indiquent que leur enfant a suivi un enseignement hybride l’an dernier, leurs réponses sur les conséquences sont très diverses. Pour 41 % d'entre eux, ils estiment qu'il n'a eu aucun impact, voire (3 %) un impact positif, mais 8 % déclarent qu' il/elle a éprouvé des difficultés psychologiques", 9 % que "ses difficultés scolaires se sont accentuées", 34 % qu' "il/elle s’est démotivé(e)". Ils sont plus d'un sur deux à craindre des difficultés pour la poursuite de la scolarité de leur enfant (mais 20 % des parents ne partagent pas du tout cette inquiétude).
Et pour ce qui est de cette année, interrogés sur la difficulté que peut représenter le port du masque pour leur enfant, ils sont 4 sur 10 dans le 1er degré, 3 sur 10 dans le 2nd degré à s'en inquiéter.
La fédération des parents d'élèves de l'enseignement public a choisi de faire du harcèlement sa "grande cause" puisque 1/4 des répondants "a un enfant au moins ayant subi un harcèlement" et que "près de 70% des parents ne sont pas satisfaits de la prise en charge du problème par les autorités du scolaire ou du périscolaire". La PEEP demande que les parents élus et les élèves délégués soient intégrés "obligatoirement dans l’élaboration du plan de prévention harcèlement", que soit présenté au conseil d’école ou au CA à la fin de l’année scolaire "un bilan des cas et des actions", que des commissions départementales examinent "tous les signalements" et cherchent à "comprendre pourquoi une solution n’a pas été apportée" tandis que seraient organisées, "au sein des écoles, des réunions d’information à destination des parents d’élèves".