L'éducation prioritaire est-elle encore prioritaire, s'inquiète l'OZP
Paru dans Scolaire le jeudi 30 septembre 2021.
Les personnels en éducation prioritaire n'ont pas été prioritaires pour la formation continue pendant la période de crise sanitaire. C'est ce qui ressort des 996 réponses que l'OZP, l'Observatoire de l'éducation prioritaire, a reçues à son enquête et qu'il présentait, hier 29 septembre à l'occasion de l'une des rencontres qu'il organise régulièrement. Elles proviennent pour l'essentiel (85%) d'enseignants du 1er degré. A la question "y a-t-il eu, pour vous, des formations académiques ou départementales dédiées à l'Education prioritaire ?", plus de 75 % répondent non, ou ne savent pas, ou ne répondent pas. La proportion est à peu près la même s'agissant de formations propres aux réseaux d'éducation prioritaires, les réponses "oui" émanant souvent de formateurs, d'inspecteurs ou de conseillers pédagogiques, donc des personnels chargés d'animer ou d'organiser ces formations.
L'enquête montre aussi que la situation est variable selon les territoires, les formations académiques étant davantage visibles à Rennes, Besançon, Orléans-Tours alors que la politique des académies de Paris, Clermont, Nancy-Metz est "illisible"...
D'autre part, si certains font état de formations répondant à leurs besoins, beaucoup se disent déçus et évoquent des "contenus insipides", ou "injonctifs", des formations "descendantes", "ne tenant pas compte des spécificités de l'éducation prioritaire" mais centrées sur les thématiques nationales, français et mathématiques.
Les débats ont toutefois montré que les formateurs "éducation prioritaire" (la refondation de l'Education prioritaire avait conduit à en former 400) sont encore, du moins dans les académies de Créteil, Versailles, Montpellier, Reims, bien présents. D'autre part, les responsables de l'OZP se réjouissent d'avoir vu émerger, "en creux", une conception commune de la formation, qui doit être délivrée par des professionnels, prévoir des "retours réflexifs", prendre en compte les apports de la recherche, et venir "en appui sur une analyse des besoins des élèves et des enseignants", le travail d'élaboration de la définition des besoins supposant "un esprit de coopération". D'ailleurs ne faudrait-il pas partir des problèmes rencontrés plutôt que des besoins exprimés ?
Plusieurs membres de l'OZP s'inquiètent de voir la question de l'Education prioritaire réduite aux dédoublements de GS, CP et CE1.