La proposition de loi Rilhac adoptée à l'Assemblée nationale en deuxième lecture
Paru dans Scolaire le jeudi 30 septembre 2021.
“Je tiens à remercier les directeurs et les directrices d'école avec qui j'ai travaillé depuis 4 ans pour l'écriture de ce texte, il y en a qui sont présents aujourd'hui je tiens à les saluer et à travers vous, remercier tous les directeurs et directrices d'écoles qui régulièrement m'ont fait part de leurs remarques, de leurs messages, de leurs propositions, je pense qu'on en a tenu compte et nous sommes arrivés aujourd'hui à cette proposition de loi qui est une première étape nous le savons bien. Merci à tous.“ Ainsi Cécile Rilhac ponctuait hier 29 septembre à l'Assemblée nationale l'issue du vote des députés (environ 15 % étaient présents) sur la proposition de loi créant la fonction de directrice ou de directeur d'école en 2ème lecture.
Sur les 79 suffrages exprimés, 65 députés se sont exprimés en faveur et 14 contre le texte. Il est donc adopté.
Le gouvernement a-t-il pris en compte leur réelle demande ? C'est par cette question que le député de la Réunion Jean Hugues Ratenon (LFI) a entamé les débats, expliquant que lors d'une consultation du ministère de l'EN en novembre 2019, sur 29 000 directeurs d'école répondants sur leurs conditions de travail, “89 % n'évoquent pas la création d'un statut de directeur d'école comme une piste concrète d'amélioration, 97 % n'évoquent pas le besoin de plus d'autonomie ni la prise de décision sans l'avis de leur supérieur hiérarchique directe“.
L'article 2, qui vient préciser le cadre juridique, les modalités de nomination, d'avancement de formation, de conditions de travail du directeur d'école, a également été débattu. A noter que pour Emmanuelle Ménard (RN) il vise à reconnaître les spécificités des missions des directeurs d'école et de les valoriser, ce qui est “une bonne chose car la fonction attire de moins en moins“, même si elle regrette “qu'il ne soit toujours pas permis au directeur d'école de choisir l'équipe pédagogique de laquelle il souhaite s'entourer“, ce qui pourrait conduire à “plus d'efficacité dans des quartiers qui en ont bien besoin“ (elle avait proposé un amendement pour l'expérimenter, ndlr).
Sylvie Charrière, députée LREM de Seine-Saint-Denis a par ailleurs déclaré que “l'article 2 bis concerne l'aide administrative. C'est un article important qui doit permettre aux directeurs d'école de disposer de l'appui matériel et humain financé par l'Etat et les communes ou leurs groupements. C'est une des premières demandes des directeurs pour améliorer leurs conditions de travail.“
Plusieurs députés dont le député Michel Larive (LFI) ont souhaité, en vain, amender cet article qui réintègre les communes dans ce soutien logistique, du fait du manque d'équité que cela pourrait engendrer selon les ressources desdits territoires. “Que nous soyons différents, n'en doutons pas. Vous êtes très conservateurs, nous sommes très progressistes. Vous souhaitez le statut quo quoi qu'il arrive parce que ça vous rassure, nous nous voulons le progrès pour nos élèves", a alors répondu J-M Blanquer, voyant dans cet article une preuve de “pragmatisme et de souplesse au service de la véritable égalité“, l'Etat pouvant selon lui compenser là où les municipalités ne pourraient pas financer l'aide administrative.
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