Des professeurs des écoles stressés, pour lesquels les inspections ont peu d'impact (TALIS - DEPP)
Paru dans Scolaire le mardi 28 septembre 2021.
"Plus de huit professeurs des écoles sur dix considèrent qu’il existe dans leur école une culture de collaboration qui se traduit par un soutien mutuel." C'est l'un des enseignements de l'enquête TALIS conduite "sous l’égide de l’OCDE" en 2018 auprès des enseignants et directeurs d'école élémentaire (donc non comprises les écoles maternelles, ndlr) et repris par une note de la DEPP, le service statistique de l'Education nationale. Mais ils ne sont que 20 % à faire régulièrement cours à plusieurs, "soit une proportion parmi les plus faibles" des pays ayant participé à l'enquête.
A 61 %, les enseignants déclarent qu'ils sont "stressés par leur travail, 44 % que leur métier a un impact négatif sur leur santé mentale et 45 % sur leur santé physique". Les professeurs des écoles en éducation prioritaire "sont près de cinq fois plus nombreux que leurs collègues du privé à identifier comme source de stress le fait d’être intimidé ou verbalement agressé par les élèves (32 % contre 7 %)".
Pour leur part, "les directeurs d’école français sont moins impliqués que leurs homologues à l’international dans des activités visant à développer les compétences professionnelles des enseignants". Les enseignants français figurent d'ailleurs parmi ceux pour qui une inspection a le moins de conséquences : "Seuls 12 % des directeurs indiquent que dans leur école un plan de formation est souvent ou très souvent élaboré, contre 37 % au Danemark et jusqu’à 61 % en Espagne (...). Les professeurs des écoles français, danois et espagnols sont ceux pour qui les appréciations reçues à propos de leur travail au cours des douze derniers mois ont le moins conduit à un changement positif dans leur façon d’enseigner."
A noter également que s'ils considèrent, à 85 %, qu'ils peuvent "participer activement aux décisions concernant l’école" (88% dans le public, 70 % dans le privé), ils ne sont que 50 % à penser que c'est aussi le cas des élèves, "contre plus de 80 % de leurs collègues anglais ou suédois".
L'étude TALIS montre que les professeurs des écoles sont "encore moins nombreux que les enseignants de collège à être satisfaits de leur rémunération (19 % contre 29 %)". Interrogés sur "les mesures qu’ils privilégieraient en cas de hausse du budget alloué à l’Éducation nationale", ils se prononcent en faveur d'une réduction de la taille des classes (87 %) et du "soutien aux élèves ayant des besoins éducatifs particuliers (64 %). L’augmentation de leurs salaires vient tout de suite après (62 %). "L’investissement dans le numérique n’est identifié comme priorité que par 28 % des professeurs des écoles."
La note "Satisfaction professionnelle et bien-être des professeurs des écoles : résultats de l’enquête Talis 2018" ici