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Enseignement catholique : l'éducation prioritaire, la laïcité, la réforme du lycée parmi les sujets de la rentrée, avant l'annonce d'un nouveau "texte d'orientation"

Paru dans Scolaire, Orientation le jeudi 23 septembre 2021.

"Nous continuons à soutenir la réforme du lycée (d'enseignement général, ndlr), mais elle risque d'être dévoyée si l'enseignement supérieur ne joue pas le jeu." Philippe Delorme n'a pas caché ses inquiétudes à l'occasion de la conférence de presse de rentrée du Secrétariat général de l'enseignement catholique. Elles ne concernent pas les effectifs. Ceux-ci sont globalement stables et leurs évolutions correspondent à la démographie : baisse dans le 1er degré (- 0,85 %), hausse dans le second degré (0,49 % et 2 % pour l'enseignement agricole), au total - 367 élèves auxquels s'ajoutent 2 000 élèves de moins en BTS et 600 en CPGE, éventuellement compensés par une hausse de 10 % du nombre des apprentis (qui atteint 32 000), sous réserve de confirmation une fois les contrats avec les entreprises signés.

Le secrétaire général se félicite "de l'évolution de l'éducation prioritaire" puisque l'enseignement catholique y est "enfin" associé et participe à l'expérimentation des CLA (contrats locaux d'accompagnement) avec deux collèges dans les 15ème et 3ème arrondissements marseillais, un collège au Mans, un autre à Nantes, un collège et un lycée à Roubaix qui se voient allouer des moyens supplémentaires. Il ajoute que le SGEC poursuit ses actions "de mixité sociale et scolaire" dans les "établissements à moyens éducatifs renforcés" et en redéployant des emplois, une centaine cette année, près de 1 500 depuis 2008, pour des établissements "qui mènent des projets en faveur de l'accueil de tous".

Au-delà, il constate que la crise sanitaire a mis en évidence la nécessité "d'évolutions structurelles" et de répondre à la question "Quelle école catholique pour demain ?". Il refuse "les caricatures et les stéréotypes" et déplore que des députés aient pu parler d'une école de "l'entre-soi", "catho-catho", "élitiste", réservée "aux riches", et annonce un travail prospectif qui devrait aboutir à un "texte d'orientation" à la fin mars de l'année prochaine. Il s'agit de "transformer l'Ecole catholique" et son modèle économique.

A ce sujet, le secrétaire général qui "ne revendique pas de moyens supplémentaires" pour les écoles, en demande pour les familles, qu'il s'agisse des enfants en situation de handicap privés d'AESH sur le temps de la pause méridienne, ou, plus largement, de l'absence d'aide des collectivités à la restauration scolaire. Dans les lycées publics d'Ile-de-France, un repas dont le prix de revient est de 9€, est facturé aux familles entre 0,50 et 4 €, tandis que les familles du privé, où le prix de revient est de 6,50 €, ne reçoivent l'aide que de rares collectivités et "presque jamais à parité" avec le public. Philippe Delorme y voit un frein à la scolarisation dans le privé pour les familles les plus modestes.

Il insiste d'ailleurs sur la dimension interculturelle et interreligieuse de l'enseignement catholique, déjà promue par son prédécesseur Pascal Balmand et défend une laïcité qui "ne met pas Dieu à la porte". La rencontre de l'autre et l'accueil de la différence sont vues comme "une richesse". Renvoyer les questions que se posent les jeunes à la sphère privée favorise, pense-t-il, le repli sur soi et donc le communautarisme. "C'est la raison pour laquelle l'Ecole catholique défend vigoureusement le principe de laïcité, tout comme celui de la neutralité de l'Etat", laquelle n'implique pas "celle de la société" ni des écoles privées. "C'est pourquoi nous allons approfondir la formation de nos personnels éducatifs", ajoute-t-il.

Et si, par ailleurs, il défend la réforme du lycée et qu'il estime que Parcoursup, c'est "beaucoup mieux qu'APB", le secrétaire général de l'enseignement catholique n'en estime pas moins nécessaire la "réflexion urgente et cruciale (qui) est en cours" sur l'évaluation et les modalités de notation (...). C'est une réflexion rendue indispensable par les dysfonctionnements du nouveau système de Parcoursup. Un outil était nécessaire et nous étions plutôt confiants au départ. Mais il n'est pas normal que désormais le stress des lycéens vis-à-vis du bac ait été balayé par celui que génère Parcoursup." Il ajoute que certains enseignants refusent de prendre des classes de Terminale pour ne pas avoir à subir les pressions des élèves et des familles. Du côté des établissements d'enseignement supérieur, il souhaite que leurs attendus soient "plus précis mais suffisamment ouverts" tandis que les enseignants au lycée élaborent des "grilles d'évaluation par compétences transversales et sur des critères de notation objectifs, partagés et compris par tous". Le risque, sinon, est celui de "déshumaniser" le processus d'orientation.

A noter encore pour cette conférence de presse le souci du SG que la revalorisation du salaire des enseignants "touche aussi les suppléants de l'enseignement privé qui sont particulièrement mal rémunérés" et, par-delà toutes les considérations évoquées ci-dessus, sa volonté d'aboutir à "un pacte éducatif global", selon l'expression du pape François, "pour contribuer à la construction d'une société plus fraternelle".

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