Pass sanitaire : des aménagements pour le sport des 12-17 ans ? (J-M Blanquer)
Paru dans Scolaire, Périscolaire, Orientation le vendredi 10 septembre 2021.
“Parler plus de sport à l'école, c'est parler d'égalité des chances pour tous“, affirmait Roxana Maracineanu ce vendredi 10 septembre lors de la conférence de rentrée du ministère des Sports, aux côtés de son ministre de tutelle Jean-Michel Blanquer. A propos de la fusion des deux ministères, dont il souligne l'importance, ce dernier considère “que se joue là quelque chose de profond et d’irréversible qui permet d'avoir une vision complète du temps de l'enfant“.
Il a également été question des JO passés et futurs avec Paris 2024. Pour le ministre de l'Education nationale, ces jeux olympiques seraient l'occasion d'un développement de la pratique sportive pour tous, un “enjeu central, de santé publique, de cohésion sociale“. Il dit vouloir faire de la France une nation sportive, notamment après la crise sanitaire. Le ministre de l'Education ajoute à cela le problème de la sédentarité et “le monde des écrans dans lequel nous sommes entrés“. Pour lui, “à partir de la classe de sixième, c'est à dire vers 11 ans, tous les enfants du monde baissent leurs pratiques de lecture et leur pratique physique“. Ainsi le Pass Sport' répondrait à ce phénomène. La mesure est décrite par Roxana Maracineanu comme une “allocation de rentrée sportive“, un “sésame“ permettant entre autres d' “enlever la barrière financière“. Cette nouvelle aide de l'Etat toucherait potentiellement 5,4 millions d'enfants, pour un budget d'au moins 100 millions d'euros. Le ministre de l'Education nationale vise en cela deux objectifs, que les enfants retrouvent l'habitude d'aller dans un club, et d'aider les clubs financièrement.
A propos des 30 minutes d'activité physique par jour que prônent les deux ministères, le dispositif concernerait aujourd'hui 1000 à 3000 écoles. Jean-Michel Blanquer souhaite leur généralisation pour 2024, il lance pour cela l'opération “1 club 1 école“, ce qu'il nomme un “appareillage“ entre les deux structures pour animer et faire vivre ces 30 minutes dans un but de “systématisation“ de la démarche. Des “kits“ seraient distribués dans les écoles (pour un budget d'un million d'euros). Selon l'école et le lieu, ces 30 minutes seraient “très variées, très originales, avec découverte de sports différents tout au long de l'année“ pour le ministre qui parle de “mesure clef“. Il explique par ailleurs que la généralisation des associations sportives à l'école primaire “est très désirable“, que “l'USEP est centrale comme l'est l'UNSS (pour le 2nd degré, ndlr) dans cet enjeu“, que cela “peut se faire en lien avec un club local“, précisant que “la création d'une association sportive vaut jumelage avec un club“.
J-Michel Blanquer ajoute : “Pour qu'on y arrive il faut que les enfants soient vaccinés“. La question du pass sanitaire a été abordée ; celui-ci s'adresse aux 12-18 ans et sera obligatoire à partir du 1er octobre. Les ministres ont évoqué des clubs inquiets face à une éventuelle baisse du nombre d'inscriptions, ils vont mobiliser (pour la vaccination) à travers le système scolaire. Même s'il considère qu' “il est bon que les 12-17 ans se fassent vacciner et il est bon qu'ils fassent du sport“, le ministre de l'EN prévoit d'éventuels aménagements dans le futur pour les enfants qui ne seraient pas vaccinés fin septembre. Pour Roxana Maracineanu, “c'est un équilibre très fin à trouver entre le besoin de pass sanitaire pour n'avoir pas à refermer et puis le pass sport pour inciter à retourner“ en club. Elle explique qu'un délai de deux mois serait accordé pour la deuxième injection des jeunes qui auront 12 ans en cours d'année, et qu'il y aurait un contrôle des bénévoles (des associations) sur le pass sanitaire.
Concernant le baccalauréat général, le nouvel enseignement de spécialité “sport“ sera proposé à environ 2000 jeunes en cette rentrée à raison de 4 heures en première, 6 heures en terminale (en supplément des heures de sport normales). Cette spécialité se retrouvera dans 97 lycées GT, et a vocation à se généraliser, le ministre parlant d'une forme d' “anoblissement“ de l'éducation physique et sportive (EPS).
Le nouveau baccalauréat professionnel dans le secteur sportif, est mis en place à travers 5 filières (métiers de commerce et vente, métiers de l'accueil, métiers de la sécurité...) dont une dans 107 lycées professionnels, soit 1 par département. Il s'agit de viser une “bi-qualification dans les métiers du sport“. Jean-Michel Blanquer parle ainsi de “coloration sport“ du bac pro, d'une mesure “très importante“ qui montrerait la “diversité d'accès“ dans le monde professionnel du sport, en raison d' “un besoin de diversité de parcours pour des emplois eux-mêmes très divers“, concrêts et pérennes, notamment dans la perspective des JO 2024.
La ministre déléguée aux Sports a abordé la prévention dans le sport, et indiqué que deux millions d'éducateurs bénévoles seront contrôlés sur leur honorabilité à la rentrée, que la cellule de signalements a fait état de 533 affaires, et de 584 individus mis en cause. Elle ajoute que “100% des signalements donnent lieu à des procédures administratives.“
Selon la ministre déléguée aux Sports, plus de moyens seraient accordés au haut niveau, avec une prise en compte de la scolarisation car “il très important qu'un jeune de 14-15 ans puisse se projeter dans le post bac“. Les CREPS (Centre de ressources d'expertise et de performance sportive) deviendraient des “maisons de la performance“ avec notamment un accès au médical, à la maternité et la scolarisation.