Coût salarial de l'éducation: la France sous la moyenne de l'OCDE (Cl. Lelièvre)
Paru dans Scolaire le mercredi 02 juin 2010.
Le coût salarial de l'éducation en France est inférieur à la moyenne de l'OCDE, selon Claude Lelièvre pour qui il "atteint à peine les trois-quarts de la moyenne de l’OCDE dans l’enseignement primaire, et [pour l'élève] de collège seulement les 80%".
Certes le lien entre "budgets et inégalités scolaires" n'est pas facile à établir, et, comme le constate la Cour des comptes: "certains pays de l’OCDE qui obtiennent des résultats très élevés aux tests internationaux des enquêtes PISA ( Finlande, Japon,…) figurent parmi les pays les moins coûteux, alors que d’autres pays ont des systèmes coûteux pour des résultats médiocres ( les Etats-Unis, par exemple)". D'où l'on pourrait tirer comme conclusion que les dépenses engagées en France ont un mauvais rendement, et qu'il faudrait davantage réfléchir en termes de structures que de moyens. L'historien nous rappelle "que les élèves français de 15 ans qui ont été testés en l’an 2000 dans le cadre des premiers tests PISA ( ... ) sont ceux qui ont été en position de bénéficier, lors de leur scolarité obligatoire, de l’exceptionnelle augmentation de la part du PIB consacrée au système scolaire français qui est passé de 6,3% à 7,4% de 1989 à 1994, pour rester à cette hauteur jusqu’à la fin du siècle, puis redescendre par paliers jusqu’aux 6,3% de PIB actuels", mais aussi "que le coût de l’élève français qui a alors le plus progressé a été de loin celui du lycée général et/ou technologique, suivi de celui de lycée professionnel ; et, loin derrière de celui de collège. Quid du primaire et, plus généralement, de l’école obligatoire?"
En 2006, "la France se situe, par rapport à la moyenne de l’OCDE, à un niveau de dépenses annuelles par élève inférieur de 5% pour l’école maternelle et de 15% pour l’école primaire; mais en revanche supérieur de 10% pour le collège, et surtout de 26% pour le lycée". Toutefois, si l'on compare "de façon plus précise les coûts salariaux de l’élève français (...) avec celui des autres pays, il faut tenir compte aussi du nombre d’heures de cours donnés aux élèves, de la charge horaire moyenne pesant sur chaque enseignant, et de la taille des classes. Et l’on s’aperçoit alors que ces coûts sont, en France et relativement aux autres pays, parmi les moins élevés pour ce qui concerne l’ensemble de la scolarité obligatoire".