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Emplois d'avenir, la difficulté d'évaluer un dispositif (Dares)

Paru dans Scolaire, Orientation le dimanche 18 juillet 2021.

Quel bilan dresser des emplois d'avenir ? Telle est la question que pose la Dares dans une analyse de juillet. Sur les 364 000 jeunes qui ont occupé un emploi d’avenir entre novembre 2012 et janvier 2018, le service statistique du ministère du Travail évalue à 80 % les bénéficiaires ayant un diplôme inférieur ou égal au CAP-BEP et 35 % habitant dans des zones défavorisées. Elle estime, “les jeunes titulaires au plus d’un BEP ou d’un CAP et les habitants des zones défavorisées étant surreprésentés parmi les bénéficiaires“ que le dispositif “atteint bien la population visée“.

Toutefois, la Dares constate que “les ruptures sont répandues parmi les bénéficiaires les plus jeunes (47 % de rupture pour les 17-20 ans, contre 40 % chez les 25 ans et plus) et les moins diplômés (46 % pour les sans diplôme, contre 38 % chez les jeunes ayant au moins le baccalauréat).“

Elle ajoute ensuite que “les emplois d’avenir sont des contrats aidés dédiés aux jeunes de 16 à 25 ans éloignés de l’emploi“ et que “ces contrats, plus longs que les autres emplois aidés, avec un accent fort mis sur la formation et l’accompagnement, ont pour but d’aider les jeunes fortement impactés par la crise de 2009 à se réinsérer durablement“. Ainsi selon cette analyse, “le passage par l’emploi d’avenir a un effet positif et significatif sur la probabilité des bénéficiaires d’être en emploi non aidé trois ans environ après l’entrée en dispositif“, et “quatre ans après leur entrée en emploi d’avenir, l’insertion socio-professionnelle des jeunes passés par ce dispositif est meilleure que s’ils n’en avaient pas bénéficié“, “leur probabilité d’être en emploi est de 8 points supérieure à celle qu’ils auraient eue sans avoir bénéficié du dispositif. L’impact est même un peu supérieur pour les jeunes sans diplôme (9 points).“ Malgré tout, est précisé que “ce résultat diffère de certaines études sur les contrats aidés qui mettent en évidence notamment un effet négatif des emplois aidés dans le secteur non marchand, secteur où sont majoritairement concentrés les emplois d’avenir.“

“Les jeunes bénéficiaires apparaissent également plus souvent éloignés des bassins d’emploi“, expose la Dares, mais ils sont plus mobiles (62 % détiennent le permis de conduire, contre 45 % des personnes n'ayant pas bénéficié de ce contrat), “souvent un prérequis nécessaire pour accéder à un emploi d’avenir, notamment pour certains contrats en milieu rural.“

Dans ce dispositif, un tuteur au sein de la structure employeuse “est chargé d’accueillir le jeune, de l’informer et de le guider au quotidien“. Cette enquête montre que “85% des jeunes déclarent en bénéficier. Cependant, seulement 26% des jeunes déclarent avoir un suivi très régulier (plusieurs fois par mois) et 32% des jeunes affirment être suivis moins d’une fois par trimestre.“ De plus, des conseillers de mission locale doivent se déplacer régulièrement sur le lieu de travail des jeunes bénéficiaires, “afin de sécuriser la relation entre l’employeur et le salarié, d’encadrer l’obligation de formation et de préparer à la sortie du dispositif : 69% des jeunes affirment qu’un conseiller est bien venu leur rendre visite sur leur lieu de travail. Au cours de leur emploi d’avenir, 52% des jeunes se sentent aidés par la mission locale.“ Question formation, près de quatre jeunes sur cinq en emploi d’avenir en ont bénéficié au cours de leur emploi d’avenir (82 %) et, pour 59 % d’entre eux, c'est une formationcertifiante.

Autre effet, celui sur la santé, la Dares évoquant “un impact positif et significatif sur la santé des jeunes“ des emplois d'avenir, même si celui-ci apparaît faible, “la probabilité que les bénéficiaires se déclarent en mauvaise santé quatre ans après leur entrée en dispositif est inférieure de 2 points à celle qui aurait été observée sans le passage par l’emploi d’avenir“. L'autonomie serait également affectée par la mesure, la probabilité pour les bénéficiaires de vivre dans un logement autonome étant supérieure de 7 points à ce qu’elle aurait été sans le dispositif, un effet deux fois plus élevé pour les bénéficiaires sans diplôme que pour ceux ayant au moins le baccalauréat. Le service statistique conclut : “Les bénéficiaires ont pu profiter des revenus d’activité apportés par leur emploi d’avenir pour s’établir en dehors du domicile familial. En l’absence d’un emploi d’avenir, une partie plus importante des moins diplômés n’aurait probablement pas quitté le domicile familial faute d’emploi et de revenus suffisants.“

A noter encore que “les personnes reconnues en tant que travailleurs handicapés représentent 5 % des bénéficiaires d’un emploi d’avenir“, que “les femmes sont aussi nombreuses que les hommes à être en emploi d’avenir. Elles sont, par contre, surreprésentées dans les emplois d’avenir du secteur non marchand (55 % contre 34 % dans le secteur marchand)“, ou encore que “les emplois d’avenir ciblent les activités présentant un caractère d’utilité sociale. Les deux familles de métiers les plus exercées pendant l’emploi d’avenir sont les services à la personne (24 %) et l’hôtellerie-restauration (20 %).“

L'analyse de la Dares ici

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