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J. Denormandie s'engage à préserver la spécificité de l'enseignement agricole

Paru dans Scolaire, Orientation le jeudi 01 juillet 2021.

L'enseignement agricole est "une spécificité française que nous devons préserver" et qui doit être "consolidée", déclare, hier 30 juin, Julien Denormandie. Le ministre de l'Agriculture et de l'Alimentation était entendu hier 30 juin par la mission d'information sénatoriale sur l'enseignement agricole et il a été vigoureusement interpellé, notamment par la rapporteure, Nathalie Delattre (RDSE, Rassemblement démocratique et social européen). La mission, qui est "bientôt arrivée à son terme", considère que l'enseignement agricole "a subi la réforme du lycée et du baccalauréat“ sans peser sur ses orientations.

"On a un gros souci avec l'Education nationale", ajoute-t-elle, faisant valoir que les lycées agricoles n'ont souvent qu'un nombre très limité d'options et d'enseignements de spécialité à proposer, ce qui les met en situation défavorable puisque les élèves "n'ont pas vraiment le choix". De plus, l'Education nationale cherche à garder ses élèves. Elle rapporte le cas d'un lycée agricole auquel les collèges du secteur ont refusé de venir se présenter aux élèves dans le cadre de l'information à l'orientation. Là où il a pu le faire, c'est après que "les enfants ont été triés", et ne restaient "que les moins bons, ceux que l'Education nationale ne voulait pas garder".

Le ministre rétorque que, pour la première fois après une baisse régulière des effectifs, ceux-ci remontent cette année, passant de 193 000 à 197 000 (apprentis compris), selon les premières estimations qui lui parviennent, et il ajoute : "On va lancer une grande campagne de communication" autour des "dizaines de milliers de postes" à pourvoir pour "les entrepreneurs du vivant". La moitié des agriculteurs devraient prendre leur retraite dans les cinq années qui viennent.

Aucun rapprochement avec l'Education nationale mais des liens fluides

Il précise qu' "aucune étude de rapprochement" avec l'Education nationale n'a été lancée, qu'il y est "totalement défavorable" et que Jean-Michel Blanquer l'est également. Il a signé avec lui le 19 mai dernier "une feuille de route commune" qui permet notamment aux DRAAF (directeurs régionaux de l'agriculture, de l'alimentation et de la forêt) et aux recteurs de travailler ensemble à la mise en oeuvre sur le terrain des orientations données par les deux ministres. Pour lui, "la fluidité des liens" va de pair avec la sauvegarde de la spécificité de l'enseignement agricole.

Second sujet abordé par la rapporteure, la "fragilité budgétaire" de cet enseignement. La loi de finances rectificative pour cette année prévoit l'annulation de 2,2 M€ de crédits pour l'enseignement scolaire agricole. Le ministre explique qu'il s'agit de crédits qui étaient mis en réserve et qui n'auraient pas été dépensés, mais que 10,2 M€ sont prévus pour le soutien aux exploitations des établissements, dont certaines ont été mises en difficulté par la crise sanitaire qui leur a interdit de commercialiser leurs produits. Cette somme pourra être revue à la hausse à l'automne.

Inverser la courbe du schéma d'emplois ?

Mais surtout, il indique que la LFI (loi de finances initiale) 2022 est en cours de discussion. La "chronique du schéma d'emploi" annoncée en début de mandature prévoyait pour l'an prochain une réduction de 110 ETP pour l'enseignement agricole. Avec ses homologues, la discussion porte sur le maintien de ce schéma et, même s'il faut attendre le projet de loi pour savoir où penche la balance, il a donné aux élus des indices sur la position qu'il défend. C'est ainsi qu'il est opposé à une réduction à proportion des moyens quand les effectifs diminuent mais favorable à leur augmentation quand le nombre des apprenants s'accroît. La discussion porte aussi sur les AESH, et le ministre fait valoir que le nombre des élèves en situation de handicap bénéficiant d'un accompagnement est passé de 2 300 en 2019 à 3 114 en 2020, le budget passant de 5 à 15 M€.

Interpellé sur HECTAR, l'école privée d'agriculture créée par l'homme d'affaire Xavier Niel et par Audrey Bourolleau (ici), cette dernière ayant refusé de présenter le projet aux sénateurs, Julien Denormandie ne commente pas "une initiative privée", fait valoir les qualités d'Audrey Bourolleau et son attachement au modèle agricole, et surtout, il estime qu'il est faux que ce projet puisse "mettre à mal" l'enseignement agricole, qui est "incroyablement fort".

La vidéo de l'audition ici

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