Culture numérique : L'école de X. Niel partenaire de l'Education nationale pour expérimenter un apprentissage au 3ème cycle
Paru dans Scolaire, Orientation le mercredi 30 juin 2021.
C'est un “projet d’expérimentation pour l’apprentissage de la culture numérique chez les élèves de CM1, CM2 et 6ème à partir de la méthode d’apprentissage entre pairs“ selon le communiqué de presse de l'école 42. Alexandra Perrin, directrice pédagogique de l'établissement, explique a ToutEduc que l'école 42, fondée par Xavier Niel en 2013, “s'est rapprochée de l'Education nationale il y a un an“ afin de nouer un partenariat autour de la création d'une plateforme numérique (réalisée avec plusieurs partenaires externes).
L'expérimentation commencera dès septembre prochain et “durera 3 ans pour les écoles qui se sont portées volontaires“, assure-t-elle, avec plus d'une cinquantaine de classes de CM1. En 2022 seront concernées 100 classes de CM1 et 30 classes CM2, l'année d'après 100 classes de CM1, 100 de CM2 et 30 de 6ème.
La formation, dénommée IOTA (pour informatique ouvert à tous les apprenants, ndlr), “repose sur des activités ludiques à réaliser en classe à raison de 2h par semaine“, explique le communiqué. Alexandra Perrin précise que le programme vise à “donner des clefs pour mieux comprendre le monde“ dans lequel l'enfant évolue, alors que celui-ci “se digitalise, la fracture numérique est forte et les petits sont entourés d'outils mais n'en possèdent pas toutes les clefs“. Elle ajoute que “la pandémie a fait que les professeurs volontaires ont très bien accueilli ces projets, car certains se sont rendu compte que certaines des compétences (numériques, ndlr) leurs manquaient“.
Selon Alexandra Perrin, la convention passée avec l'EN n'est pas fondée sur un cahier des charges précis, mais leurs propositions (contenus non genrés, programmes par tranches d'âge, préconisés par des professeurs partenaires) ont été acceptées. Trois axes de “contenu sur mesure“ seront au programme : culture numérique (par exemple l'éducation à l'information), bonnes pratiques sur internet et création de contenu (écriture d'un texte, utilisation d'une image, etc..).
Le projet souhaite également développer une approche pédagogique qui stimulerait “l'entraide et la coopération“. La directrice pédagogique indique qu'un élève pourra cliquer sur un bouton servant à exprimer son besoin d'aide ou son souhait de proposer la sienne, les professeurs autorisant ou non le déplacement. Ces derniers ont, selon elle un rôle central dans la classe, notamment dans l'accompagnement de l'autonomie des élèves. Ils bénéficieront d'aide (sur la plateforme, via des cahiers pédagogiques) pour les guider même s'ils ne possèdent pas de compétences numériques.
Ainsi, la plateforme serait un “support pour des activités à réaliser en classe, connectées ou pas“, favorisant l'apprentissage entre pairs (peer-pédagogie) et le partage de connaissances.
Enfin, Alexandra Perrin indique qu'il y aura des classes tests et des classes témoins, et que seront “étudiées la communication ou encore la collaboration via des séries de tests“. L'équipe de recherche indépendante dirigée par Camille Terrier, professeure à l’université de Lausanne, sera chargée de l’évaluation des compétences non-cognitives.
A noter que toute l'expérimentation, outre les partenaires bénévoles, est financée, indique-t-elle, par l'école 42.