Evaluation de mi-CP : en matière de maîtrise du Français, public hors EP et privé meilleurs que l'an dernier, les élèves de REP+ ne suivent pas
Paru dans Scolaire le lundi 28 juin 2021.
Afin de “mieux identifier les besoins individuels de chaque élève et apporter l’aide la plus adaptée“, la DEPP publie une analyse des évaluations de milieu d’année scolaire en CP pour “mesurer l’évolution des acquis des élèves dans certains domaines de la lecture, de l’écriture et de la numération.“ Elle précise que “les exercices proposés aux élèves étaient strictement identiques à ceux de 2020“, offrant ainsi la possibilité de “comparer les résultats observés à un an d’intervalle“ et elle ajoute que cette évaluation “revêt une importance particulière puisqu’elle autorise d’observer des résultats avant et après la période de crise sanitaire et la fermeture des écoles en 2020“. Elle concerne plus de 800 000 élèves dans 32 000 écoles, avec une méthode “standardisée sur support papier“.
Ainsi, en 2021 à mi-CP, explique la DEPP, les élèves les plus en difficulté dans tous les domaines (avec des acquis fragiles ou qui rencontrent des difficultés) sont ceux issus d'éducation prioritaire. En Français par exemple, l'item “comprendre des phrase lues par l'enseignant“ n'est maîtrisé que par 62,3% des élèves de REP+, contre 85,7 % des élèves du secteur public hors EP, soit plus de 23 points d'écarts entre les deux groupes sociaux.
Concernant la maîtrise des mathématiques, près de 18 points séparent les élèves du secteur public hors EP (57,1%) de leurs condisciples issus de REP+ (39,6%) pour l'intitulé “résoudre des problèmes en utilisant des nombres entiers et le calcul“.
Comparaison avec 2020, avant le confinement
Par ailleurs, le service statistique de l'Education nationale “ne constate pas de baisse entre mi-CP 2020 et mi-CP 2021“ et ce dans tous les domaines de mathématiques et de français, sauf pour la “compréhension de phrases lues par l’enseignant“, seul thème pour lequel la proportion d'élèves diminue (83,2% des élèves en ont une maîtrise suffisante, soit 0,5 point de moins).
Cependant sont évoquées “des réussites hétérogènes selon les secteurs de scolarisation“, avec en 2021 et par rapport à 2020, “une augmentation des écarts entre le secteur public hors éducation prioritaire et le secteur public relevant de l’éducation prioritaire“. En effet, dans presque tous les domaines de l'évaluation de français, la proportion d'élèves du public hors EP ou du privé sous contrat ayant “une maîtrise suffisante“ a progressé. De manière mesurée pour le privé (en moyenne plus 1 point entre mi-2020 et mi-2021) et assez spectaculaire pour le public hors EP (jusqu'à +2,5 points pour “lire à voix haute des mots“).
En revanche, si les élèves issus de l'EP (mais non REP+) ont tantôt faiblement progressé (+0,5 point en un an pour “écrire des syllabes simples et complexes“), tantôt régressé (-0,4 point pour “connaître le nom des lettres et le son qu’elles produisent, discriminer des sons“), aucune progression n'est à noter quant aux proportions d'élèves issus de REP+ ayant une “maîtrise suffisante“ en français. Ils sont même, par exemple, 0,5 point de pourcentage d'élèves en moins à “comprendre des phrases lues par l'enseignant“, tendance qui se retrouve dans 7 items sur 8.
La note de la DEPP ici