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L’école en plein air : "l’important, c’est l’aller-retour entre le dehors et le dedans" (Les Cahiers pédagogiques)

Paru dans Scolaire le jeudi 24 juin 2021.

Les enseignants n’ont pas attendu les déclarations de Jean-Michel Blanquer, en avril dernier, sur l’effet bénéfique sur le plan sanitaire et éducatif des classes de plein air pour pratiquer ce mode d’enseignement. C’est ce qui apparaît clairement dans le dossier du nouveau numéro des Cahiers pédagogiques intitulé "Apprendre dehors" qui réunit une série de témoignages relatant des pratiques d’apprentissages dehors qui ne sont pas tous post COVID.

"L’école de plein air a des origines insoupçonnées tout aussi médicales que pédagogiques", rappelle Anne-Marie Châtelet, professeur d’histoire et de culture architecturale à Strasbourg. Des recommandations de Jean-Jacques Rousseau aux aménagements de baraques en bois sur un terrain de la famille des chocolats Cadbury, l’auteure retrace l’histoire de l’école en plein air. Conçue comme un moyen de prévention contre des maladies comme la tuberculose, elle s’est ensuite développée en Europe, aux Etats-Unis, en Amérique du Sud en Australie et au Japon, les médecins ayant progressivement laissé la place aux éducateurs et aux architectes. Dans les années trente de nombreuses écoles adaptées au plein air - un mur au nord, les trois autres occupés par des baies vitrées escamotables - ont été spécifiquement construites notamment à Suresnes ou à Amsterdam. Une longue histoire qui pourrait, "avec le regain d’intérêt qu’elle connaît aujourd’hui conduire à renouer avec les réflexions d’hier".

Partout et dans toutes les disciplines

Une série d’articles, centrée sur les pratiques d’école au plein air de la maternelle à l’université, relatent des expériences menées aussi bien en baie de Somme que dans le 19e arrondissement à Paris et dans toutes les disciplines. C’est ainsi que Dominique Habellion, PRAG en éducation musicale et formateur à l’Inspé de Limoges, organise des "marches sonores" avec des élèves, des étudiants, des enseignants ou des adultes en formation. "La marche sonore est une exploration auditive d’un paysage sonore en se déplaçant silencieusement d’un point à un autre selon un trajet défini à l’avance", explique-t-il. "Une occasion de faire élaborer une trace écrite sous forme de cartographie sonore".

"On ne fait pas cours dehors comme dedans !", s’exclame Sarah Wauquiez, enseignante primaire et psychologue en Suisse. Répondant aux critiques faites à l’école en plein air notamment à propos de l’attention es élèves, elle reconnaît qu’au début, "les élèves peuvent se sentir en récréation, peu habitués à l’enseignement dehors. Aussi faut-il instaurer des rituels, des règles de fonctionnement, créer des habitudes. L’enseignant doit aussi apprendre à restreindre ses objectifs. ‘Dehors’ nécessite plus de temps." Elle constate que "l’école dehors développe des compétences qui sont considérées comme essentielles au XXIe siècle : la créativité, la coopération, l’autonomie, la motivation, la confiance en soi et en l’autre, la conscience de soi et de l’autre et de l’environnement." Mais elle précise : "Dedans, on approfondit ce que l’on a expérimenté dehors, à partir des découvertes que l’on a faites. L’important est l’aller-retour entre le dehors et le dedans."

Les Cahiers pédagogiques, n°570, juin 2021, 12€

Colette Pâris

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