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Carte scolaire 2021 : la rue de Grenelle se “trompe dans les priorités“ selon le SNUIPP

Paru dans Scolaire, Périscolaire le mercredi 09 juin 2021.

“Dans le 1er degré, on voit bien qu'il y a une question de moyens et de personnes, on ne peut pas mettre les élèves à distance, ni les répartir dans d'autres classes, le nerf de la guerre c'est le nombre de postes“, affirme Ghislaine David, secrétaire générale du SNUIPP ce mercredi 9 juin lors d'une conférence de presse consacrée à la carte scolaire de l'école primaire pour la rentrée 2021.

Chaque année, en fonction notamment des évolutions démographiques, les départements planifient les nombres de postes d'enseignants nécessaires, ainsi que les ouvertures et les fermetures de classes en fonction du nombre prévisionnel d'élèves.

Les remontées sur 97 départements feraient ainsi état de 2 489 postes créés pour la rentrée 2021 pour une baisse de 74 850 élèves. Ainsi, selon le syndicat majoriatire du premier degré, “ce sont les priorités ministérielles qui vont absorber ces postes“, à savoir 704 postes pour le dédoublement classes GS REP+, 210 postes en REP, 241 postes pour la limitation des classes à 24 élèves en CP-CE1, 482 postes liés aux décharges de direction, 54 postes pour l'inclusion.

Quant à la baisse démographique, pour la co-secrétaire générale du SNUIPP Ghislaine David, “forcément ça donne un argument, on dit (au gouvernement, ndlr) que si il y a une baisse d'élèves dans les communes, dans les départements, il faut supprimer des postes, or comme on est déjà à un nombre d'élèves par classe très important par rapport aux autres pays de l'OCDE on pourrait faire l'inverse, on pourrait maintenir et continuer d'abonder justement pour revenir à un niveau qui permettrait d'avoir de bonnes conditions d'enseignement et d'apprentissage, et on voit bien que ce n'est pas la volonté du ministre et ça lui permet de gagner de l'argent sur son budget“.

Ghislaine David indique que “les créations sont insuffisantes, surtout sur la question du remplacement“, avec ses 391 postes supplémentaires, “pas suffisants pour faire face au besoins“, le syndicat demandant la création de postes supplémentaires “dont le service public d'éducation a réellement besoin : personnels remplaçants, enseignants spécialisés de RASED, maîtres supplémentaires..“

La co-secrétaire générale du SNUIPP est revenue sur une année 2020 où “la crise a pesé sur les moyens humains“, évoquant un ministre “dans le déni de la contamination“, alors que le syndicat demandait “un protocole sanitaire strict, protecteur et qui ne change pas tout le temps“. Face à ces demandes, 3 235 contractuels auraient été recrutés dans le premier degré sur les 6 000 prévus initialement par l'EN, des personnels engagés “d'abord sur 3 mois, et sans perspectives“.

Ghislaine David regrette également que le dispositif “plus de maîtres que de classes“ soit supprimé, alors qu'elle souligne militer pour ce système depuis une dizaine d'années. Selon elle, cela reposait sur “un dispositif pédagogique qui permettait aux élèves de réussir, alors quand il a été décidé de changer de dispositif alors qu'il fonctionnait, nous avons été dubitatifs même si on sait qu'il faut abaisser les effectifs par classe, mais 12 élèves ce n'est peut-être pas mieux que 15, il faut un suivi pour voir les résultats“.

De plus, ajoute-t-elle, “dans la carte scolaire quand on baisse certaines classes à 12 élèves d'un coté on augmente les effectifs ailleurs, cela pose la question : est-ce que les effets des dédoublements sur les CP-CE1 seront encore visibles en CM1-CM2 ?“ Elle précise qu' “il y a la possibilité d'avoir des diminutions d'effectifs de façon plus globale, la baisse doit être partout pour avoir des effets“ et elle souligne que “par rapport aux autres pays de l'OCDE on a plus d'effectifs par classe, cela s'est vu avec la Covid-19 et les problématiques de distanciation qui étaient très complexes à gérer“.

“Au final les promesses d'Emmanuel Macron sur le milieu rural ne sont plus d'actualité“ estime enfin la syndicaliste, avec 1 043 suppressions de postes pour les écoles hors REP, dont la moitié en zone rurale, auxquelles s'ajouteraient 94 fermetures et 194 fusions d'écoles.

Le dossier de presse ici

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