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Maternelle : un colloque dans le contexte agité du nouveau programme (SNUIPP)

Paru dans Petite enfance, Scolaire le mardi 01 juin 2021.

Un colloque qui a lieu “dans un contexte singulier, avec la modification des programmes de maternelle“ estime ce 1er juin, Guislaine David au lancement de la journée “Il faut voir grand pour les petits“ organisée par le syndicat SNUIPP-FSU. Si pour la secrétaire générale, “les parents considèrent que l'école maternelle fonctionne bien“, et qu'elle est accélérateur de développement pour tous les enfants, elle ajoute que cette même école maternelle “souffre de sous-investissement“, ou encore que “la formation continue est indigente“ et voit des “enseignant isolés, voire démunis face aux inégalités“.

En décembre, rappelle-t-elle, "le conseil supérieur des programmes a émis une note qui fait l'effet d'une bombe“, remettant en cause les programmes de 2015, “avec pour objectif de mettre au diapason ces programmes avec ceux de l'élémentaire, et de les calquer sur les évaluations de cp et ce1“. Elle souligne que la DGESCO a ensuite consulté les organisations syndicales et les IEN lors de plusieurs réunions lors desquelles “le dialogue s'est réinstauré“ et “l'essentiel des programmes a été conservé“.

Ainsi, ajoute-t-elle, le texte final présenté pour avis au CSE voit quelques réaménagements dans les programmes, plus que de grands bouleversements, même si “des points de vigilance persistent“, comme par exemple l'augmentation des attendus, ou “les documents d'accompagnements qui ne devront pas être injonctifs“.

Après ces propos liminaires, le premier volet du colloque s'intitulait “Evolution de l'école maternelle et construction des inégalités scolaires“. “Il y a un contraste frappant entre aujourd'hui et 1968“ assure Christophe Joigneaux. Pour analyser l'évolution de l'école maternelle, le maître de conférences en sciences de l'éducation a notamment étudié les programmes et la sémantique s'y rattachant. Ainsi dans la littérature de 1968, l'environnement doit favoriser l'enrichissement de l'enfant pour qu'il découvre ses propres moyens d'expressions. Il y a une certaine souplesse dans les exercices mis en avant, car les enseignants doivent pouvoir réagir. Le mot “spontanéité“ est alors utilisé.

L'intervenant ajoute cependant que “très vite dans les années 1970 émerge un retournement qui annonce la situation actuelle, on met en avant une nouvelle mission de l'école maternelle, le rôle dans la lutte contre l'échec scolaire“. Dès lors, dès l'enfance il faut assurer l'égalité des chances, et sont remises en cause des pédagogies qui auraient prévalu, jugées trop “laxistes“. Le mot “apprentissage“ apparaît alors, avec réflexion sur la pédagogie à mettre en œuvre. Avec les orientations de 1986 (on ne parlait pas de programme avant 1995), on insiste sur le fait que école maternelle est vraiment une école, elle a une mission de préparation des apprentissages. L'idée d'activité de jeu commence à être pondérée. Est évoqué le jeu éducatif, à savoir non pas le jeu pour le jeu mais celui pour apprendre.

Dans les années 1990, une nouvelle conception de la pédagogie émerge, où il est question d'aider les enfants pour qu'ils fassent ensuite seuls. Le modèle de l'élève réflexif et autonome succède à l'enfant créatif. Ainsi dans la littératie, en 2002 se retrouvera la notion de l'enfant qui doit “observer les effets de ses actes“, introduisant l'idée d'une autonomie cognitive à acquérir.

Christophe Joigneaux insiste alors sur l'évolution des mots utilisés dans les programmes, avec “le verbe apprendre qui apparaît ds les 80-90, et on le retrouve encore en 2015“, tout comme “le mot enseigner, de plus en plus utilisé“, tandis que “le mot développer, au contraire“, voit son utilisation se réduire.

Pour lui, l'école maternelle serait “devenue une école où on apprend grâce aux étayages des enseignants“, où ceux-ci ne se contentent plus de donner du temps et laissent s'épanouir les enfants, mais doivent “étayer les apprentissages selon les programmes“.

Le compte twitter du SNUIPP-FSU ici

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