Loi Molac : 4 présidents d'offices publics de langues régionales demandent la modification de l'article 2 de la constitution
Paru dans Scolaire le vendredi 28 mai 2021.
“Ne plus avancer équivaut à reculer“ estiment les 4 président.e.s des offices publics des langues basque, bretonne, catalane et occitane dans un courrier adressé hier au président de la République à propos de la décision du conseil constitutionnel de censurer l'enseignement immersif.
Suite à l'intervention d'Emmanuel Macron sur Facebook (voir ToutEduc ici), ceux-ci, “en colère“, expliquent ne pouvoir se satisfaire “d’une seule déclaration d’intention“ de la part du chef de l'exécutif, et attaquent l'article 2 de la Constitution (la langue de la République est le français, ndlr) , “utilisé contre nos langues régionales“ et “qu’il faut modifier“.
Pour les signataires, “le système bilingue à parité horaire ne parvient pas à transmettre la langue régionale aussi efficacement que nécessaire“, aussi faudrait-il renforcer les langues régionales, face “au coup d'arrêt“ porté par le décision du conseil constitutionnel (voir ToutEduc ici), alors que depuis 20 ans des expérimentations immersives montreraient que “les élèves obtiennent de meilleurs résultats que leurs pairs, en langue régionale bien sûr, mais aussi en français et en mathématiques“.
Sollicitant une audience avec le chef de l'Etat, Charline Claveau, Antton Curutcharry, Carole Delga et Lena Louarn lancent “un appel solennel“ pour la création d'une loi consacrant le régionalisme linguistique à parité avec le français.
A noter aussi l'historique du débat sur l'enseignement des langues régionales en France depuis 30 ans, par Claude Lelièvre dans "The Conversation" (ici)