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Le projet du PS pour l'éducation, de la petite enfance aux "cités des utopies"

Paru dans Petite enfance, Scolaire, Périscolaire, Culture, Orientation le jeudi 06 mai 2021.

"Chacun le sait, le voit, le vit, mêmes les plus aveugles ou les plus égoïstes le sentent confusément (...), les inégalités et les injustices sociales sont partout et emprisonnent les plus fragiles, ou simplement les plus modestes, dans des destins écrits d’avance." C'est partant de ce constat que le Parti socialiste présente à la presse, ce 6 mai, ses propositions pour l'éducation, de la toute petite enfance à l'entrée dans la vie active, et au-delà... Ce document, d'une vingtaine de pages très denses, se garde de faire le procès de Jean-Michel Blanquer, même si les responsables du PS, interrogés par ToutEduc, parlent d'un "bilan catastrophique sur tous les plans", qu'il s'agisse "de pédagogie, de gouvernance ou de stigmatisation des familles". Il s'agit, expliquent-ils, "de penser et de panser" l'Ecole, mais seul le premier volet fait à ce jour l'objet d'une publication. Le PS pose un principe, favoriser "la coopération et l’entraide, plutôt que la hiérarchisation et la compétition".

Voici une sélection des propositions du PS

Pour la petite enfance : "Il est proposé de mettre en place, dans tous les départements, des équipes autonomes de prévention, composées de professionnels chargés du suivi éducatif des enfants confiés à la protection de l’enfance. Ils devront faire le lien avec tous les acteurs locaux de l’enfance (État, collectivités concernées, ARS, centres de loisir).

Enfance en danger : "Il est proposé d’organiser de véritables états généraux de la protection de l’enfance, précédés d’assises locales (...). L’objectif à moyen terme serait l’élaboration d’un véritable Code de l’enfance adapté à la Convention internationale des droits de l’enfant".

Santé. La politique de prévention "pourrait s’appuyer sur un grand service de prévention de la santé des enfants (SPSE) né de la fusion entre la PMI et la santé scolaire". Le document propose également "la création de nouveaux réseaux de santé mentale de proximité" qui supposent "une nouvelle coopération fonctionnelle des psychologues scolaires avec des psychologues libéraux remplissant des missions de service public".

Jeunes majeurs. "Il est proposé de rendre obligatoire la proposition par le conseil départemental d’un contrat 'jeune majeur' aux jeunes confiés (aux services de protection de l'enfance) de 18 à 21 ans, et de façon optionnelle jusqu’à leurs 25 ans."

MNA. "Il convient d’améliorer le fonctionnement partenarial entre l’Éducation nationale et les services sociaux concernant la scolarisation des mineurs non accompagnés. Faire respecter le droit à la scolarité réelle pour tous les MNA ne doit plus être une option."

Vacances. "Le droit aux vacances doit être pleinement intégré aux politiques familiales, sociales et de jeunesse de l’État", avec la création d'un "fonds national d’aide au départ afin de financer le départ des 3 millions d’enfants totalement exclus du droit aux vacances".

Ressources. Le PS demande "la création d’un minimum jeunesse, ouvert aux 18-24 ans" et qui viendrait "en complémentarité de la garantie jeunes et non en remplacement".

Citoyenneté. Le PS propose le droit de vote à 16 ans.

Europe. "Nous mettrons en place un 'Erasmus pour tous' qui permettra à̀ chaque jeune européen de 16 à 25 ans de bénéficier d’une bourse à la mobilité allant jusqu’à 5 000 euros pour mener un projet éducatif, professionnel ou associatif dans un autre pays européen que le sien (...). Nous créerons un contrat d’apprentissage européen, valable dans les entreprises de tous les pays d’Europe (...). Nous proposerons la création d’un service civique européen."

Finalités du système scolaire. "La bataille pour l’élévation générale du niveau de formation doit faite l’objet d’un consensus national" et "s’inscrire dans la durée", ce qui suppose de "déterminer nos objectifs collectifs communs (au-delà des clivages politiques, ndlr) en matière d’éducation", puis d'engager "un débat au Parlement pour évaluer et ajuster les politiques éducatives" et d' "accompagner ce débat d’une loi d’orientation et de programmation".

Toutefois, avant même ce débat le PS estime qu' "une vision étroite de l’ 'élitisme pour tous' s’est installée, qui dévalorise in fine nombre de formations et d’individus à travers une logique d’hyper-sélection des 'plus méritants' – toujours au détriment des autres – comme si l’échec de la majorité était la condition de la réussite de quelques-uns." Il estime que l'Ecole n'est pas seulement "un lieu de transmission des savoirs et d’accès à la connaissance", qu'avec le socle commun, "son spectre s’est élargi aux compétences, valeurs et attitudes nécessaires pour réussir sa scolarité, sa vie d’individu et de futur citoyen", mais que "reste à envisager le lien avec le monde du travail". Si l’école ne doit pas former à un métier, "elle ne peut pas non plus ne former que des esprits", et elle doit "inscrire sa démarche dans la réalisation d’un parcours de professionnalisation et d’entrée dans la vie active".

Recrutement des enseignants. La réforme de Jean-Michel Blanquer (de la formation des enseignants) "allonge d’un an la préparation aux concours, met en concurrence les nouveaux instituts nationaux supérieurs du professorat et de l’éducation (Inspé) avec les universités, et transforme radicalement les stages en formation". Il faudrait "faciliter l’entrée dans le métier avec l’invention d’une formation initiale spécifique par alternance", "encourager l’accès au professorat des jeunes issus des familles populaires pour avoir un corps enseignant à l’image de la société".

Pédagogie. Pour "permettre l’autonomie pédagogique des enseignants", il faut faciliter, "par des temps de concertation pédagogique, l’appropriation conjointe entre pairs des objectifs et contenus des réformes et programmes".

Il faudrait aussi "former les enseignants aux discours sur les carrières scolaires plurielles, sur la fin nécessaire d’une conception unique de l’excellence scolaire, sur la formation tout au long de la vie dans le cadre d’une lutte plus globale contre le déclassement et la relégation."

Calendrier scolaire. "La lutte contre les inégalités à l’école devra nous conduire à ouvrir de nouvelles réflexions, notamment sur l’organisation annuelle du temps scolaire, les calendriers d’orientation, la semaine de cours au collège et au lycée notamment pour favoriser des projets en autonomie, et/ou la mise en oeuvre du projet d’établissement."

Alliance éducative. Le PS met en avant la nécessité de "passer par de nouveaux fonctionnements en réseaux de tous les acteurs scolaires, éducatifs, socio-éducatifs et médico-sociaux avec les familles et les jeunes eux-mêmes", ainsi qu'avec les acteurs de la protection de l’enfance. Cette "alliance éducative" doit se faire, "non seulement au cœur des établissements mais également aux abords des établissements". Il s'agit de "faire de chaque établissement et de ses abords un 'écosystème de réussite scolaire et bien- être éducatif' avec un travail partenarial renforcé entre l’Éducation nationale et les collectivités locales". Le document propose "une mise en réseau des établissements au sein de bassins de formation".

Mixité sociale. Le PS propose de conduire simultanément une "pédagogie de la mixité", puisqu'il faut "expliciter partout et à tous les coéducateurs – parents et professionnels – pourquoi, et surtout comment, la mixité est un levier plutôt qu’un frein à la réussite scolaire de chaque élève", et une "pratique de la mixité" au sein de "tous les établissements concourant au service public d’éducation" (donc également le privé sous contrat, ndlr).

Education prioritaire. Le PS propose "d'organiser des 'assises de l’éducation prioritaire' dès l’automne 2022" pour "élaborer avec les acteurs de terrain un nouveau référentiel permettant d’actualiser la cartographie des établissements prioritaires, les moyens nécessaires, les pédagogies et les évaluations adaptées".

Enseignement supérieur. Il faudrait "porter à 60% d’une classe d’âge les diplômés du supérieur" et "remplacer ParcoursSup par un nouveau parcours d’orientation plus respectueux du projet personnel des jeunes". Il faudrait aussi augmenter le financement par étudiant à l’université "par rapport à ceux des autres formations du supérieur et en particulier des CPGE".

Il faudrait aussi "repenser le premier cycle universitaire pour lutter contre l’échec, en améliorant le continuum pédagogique (Bac -3 Bac +3)".

Utopies. Le PS propose "un plan Etat – région de développement des actions de 'culture scientifique, technique et industrielle" avec comme objectif au moins une "cité des sciences et des utopies" dans chaque département.

Adultes. Il faudrait "ouvrir les locaux des établissements d’enseignement hors horaires scolaires pour accueillir des activités de formation pour adultes, dont le soutien à la parentalité". Il faudrait également "valoriser les possibilités de retours en formation, de changement d’orientation tout au long de la vie".

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