Examens : encore beaucoup d'incertitudes
Paru dans Scolaire le mercredi 05 mai 2021.
Les syndicats enseignants étaient ce matin au ministère pour évoquer en urgence avec le directeur général de l'enseignement scolaire, la tenue des examens. Diverses hypothèses sont évoquées et qui "évoluent heure par heure", selon un syndicaliste qui décrit un pouvoir politique très inquiet de voir un mouvement lycéen prendre de l'ampleur. Le ministre devrait présenter au "20h" de France 2 ce soir ses décisions.
Selon le ministère, lundi, "moins d'une centaine d'établissements" connaissaient blocages ou barrages filtrants, pour beaucoup levés avant la fin de la matinée. L'UNL annonçait 200 lycées mobilisés, et 250 hier mardi 4 mai, date pour laquelle le ministère ne communique pas de chiffre.
En ce qui concerne le baccalauréat professionnel, plusieurs épreuves terminales seraient maintenues, entre 4 et 6 selon les sources consultées par ToutEduc, possiblement français, histoire-géographie, mathématiques, sciences, PSE (Prévention Santé Environnement), économie - droit. Tout le reste serait en contrôle continu, les PFMP (périodes de formation en milieu professionnel) étant évaluées par le tuteur en entreprise avec le concours de l'enseignant. Pour les épreuves sur table, divers aménagements seraient soumis à l'arbitrage ministériel, faire la moyenne de la note obtenue à l'examen et celle donnée en contrôle continu, ou prendre la meilleure des deux. L'une des questions pendantes reste l'étude de cas, une épreuve particulièrement lourde pour les candidats des séries tertiaires.
Pour les candidats au CAP, le ministère, selon un responsable syndical, "s'obstine à maintenir l'oral de présentation du chef d'oeuvre".
En ce qui concerne l'épreuve anticipée de français du baccalauréat général, les syndicats ont proposé de multiplier par deux les sujets, mais la DGESCO s'inquiète de la faisabilité d'une telle solution. Pour ce qui est de l'oral, elle n'envisage pas de diminuer encore le nombre de textes à présenter, et sur la question de grammaire, rien n'est tranché.
Pour ce qui est de l'épreuve de philosophie, il est envisagé de prendre la meilleure des deux notes, contrôle continu et dissertation sur table, mais uniquement pour les élèves qui, au vu de la note donnée le jour de l'examen, rateraient leur bac. Le Grand Oral serait maintenu sans modification.
Le DNB (diplôme national du brevet) serait maintenu.
Parmi les questions qui restent sans réponse, celle des élèves qui seront cas contact ou cas confirmé le jour de l'examen. "Avec les tests, le nombre des classes fermées va être massif", prédit un syndicat.
Par ailleurs, la FCPE organisait, avec les mouvements lycéens, ce 5 mai, un rassemblement place Edouard Herriot, non loin de l'Assemblée nationale pour réclamer le contrôle continu pour tous. A la même heure, des élèves du hors-contrat se retrouvaient au métro Solférino avant de manifester devant le ministère.
A noter encore que le député insoumis François Ruffin présentait à la presse, ce 5 mai, à côté du rassemblement de la FCPE, sa proposition de loi sur le RSA pour les 18-24 ans (le dossier ici)