"Des repas équilibrés, avec des frites et des gâteaux!" (collégiens du Val-de-Marne)
Paru dans Scolaire le mercredi 26 mai 2010.
"Nous voulons des repas équilibrés, moins salés, moins gras, mais quand même avec des gâteaux et nous aimons les frites!" Tel était, en substance, le message que le Conseil général des collégiens du Val-de-Marne a fait passer lors du débat "Pour un service public de la restauration scolaire" organisé par le Département dans le cadre du "Printemps de l'éducation". Ces paroles ont été prises au sérieux par les intervenants, car il résume bien les difficultés que rencontrent les responsables. Pour Louis Mathiot, sociiologue, il est clair que l'image de la "cantine" a changé: "je mange équilibré à cause de la cantine", dit une petite fille. Les 6-9 ans apprécient un lieu et un temps qui leur permet de faire l'expérience de l'autonomie, et de la convivialité. Ils peuvent commencer par les fruits, manger des pâtes chinoises crues, et choisir leurs commensaux. Mais les 10-14 ans sont plus critiques, tandis que les 13-17 ans rêvent de s'approprier de nouveaux espaces, et de déjeuner en dehors de l'établissement.
Christine Rodier, sociologue de l’alimentation, souligne l'importance des relations entre pairs: "A la cantine, je mange ce que les autres mangent." On aligne son style alimentaire, comme son habillement, sur celui des autres élèves. On aime aussi ce qu'on peut identifier. On préfère le "Mac Do" connu à un plat longuement mijoté, mais dont on ne reconnaît pas les ingrédients. Marie-Christine Labarthe, diététicienne, souligne d'ailleurs l'importance des noms, des étiquettes: il faut que les enfants sachent ce qu'on leur propose.
Parmi les obstacles à la fréquentation de la cantine, Myriam Menez (PEEP) explique qu'une maman qui ne travaille pas et qui envoie ses enfants à la cantine passe pour une "mère indigne". De même les parents qui ne parlent pas uniquement le français à la maison ont plus de mal à faire déjeuner leurs enfants au collège ou à l'école.