Les apprentis sont avantagés en termes d'accès à l'emploi, mais cet avantage doit être relativisé (CEREQ)
Paru dans Scolaire, Orientation le mercredi 28 avril 2021.
Mots clés : apprentissage, CEREQ
"Si l’effet bénéfique d’une formation en apprentissage est une fois de plus mis en évidence (...), il semble relativisé pour les sortants du secondaire" et "il ne doit pas faire oublier les risques inhérents d’une politique ambitieuse dans la généralisation de l’apprentissage", estime le CEREQ dans un "bref" titré "Débuter en CDI : le plus des apprentis".
Certes, 25 % des jeunes sortants de CAP/BEP par apprentissage obtiennent un premier emploi dans l'entreprise connue lors de la formation contre 14 % des scolaires, et 69 % des Bac pro par apprentissage trouvent un premier emploi en lien avec la spécialité de leur formation contre 52 % pour ceux issus de la voie scolaire. 57 % des apprentis de Bac pro qui obtiennent leur premier emploi dans l'entreprise de formation sont embauchés directement en CDI alors que "les effets de proximité ne jouent pas" pour les scolaires recrutés "dans une entreprise connue lors de leur scolarité".
L'étude nuance toutefois sérieusement cet avantage accordé à l'apprentissage dont "la nature et l’ampleur des bénéfices qu’il produit dans la transition études-emploi apparait variable, selon le type de diplôme préparé, le segment du marché du travail visé et le contexte économique".
L’immersion en entreprise fournit aux apprentis "une expérience et une connaissance pratique du métier, du monde des entreprises et du fonctionnement du marché du travail", tandis que, "du côté des employeurs, la formation par apprentissage envoie le signal d’un individu (...) déjà passé au tamis de la sélection au moment de son recrutement par l’entreprise formatrice". De son côté, "l’enseignement scolaire est perçu comme développant des compétences plus théoriques et transversales facilitant l’adaptabilité de l’individu à une palette plus large de métiers".
L’apprentissage remplit donc "une fonction de pré-recrutement pour une partie des employeurs" qui "valorisent, par un accès au CDI, l’expérience préalablement acquise dans leur entreprise". Mais cet avantage apparait "contingent", les apprentis sont exposés "aux aléas de la conjoncture". Quand les perspectives d’embauche "se réduisent, la formation par apprentissage perd de son avantage". Les auteurs, Thomas Couppié et Céline Gasquet, attirent donc l'attention des responsables politiques sur la nécessaire vigilance aux "véritables leviers de l’efficacité" de l'apprentissage, "les relations de proximité apprenti-entreprise".
Le Bref du CEREQ ici