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La pédagogie du chef d'oeuvre a-t-elle encore sa place dans les lycées professionnels (les points de vue du SNUEP et du SNETAA)

Paru dans Scolaire, Orientation le vendredi 16 avril 2021.

Le SNUEP demande la "neutralisation de la note de chef-d’œuvre en CAP". Le syndicat FSU de l'enseignement professionnel dénonce la volonté du ministre de l’éducation nationale de maintenir, "malgré la crise sanitaire qui impacte considérablement la formation des élèves", "toutes les mesures de sa transformation de la voie professionnelle". L'organisation syndicale évoque la mise en œuvre "très chaotique" de ce dispositif, compliquée ensuite par le confinement qui rend "incongrue" la possibilité de tenir compte du contrôle continu, lequel compte pour 50 % de la note à l'examen, sachant que l'autre moitié de la note est donnée après une présentation orale de l'objet réalisé. Or, ajoute le SNUEP, "la préparation à l’oral n’a tout simplement pas pu se faire dans la grande majorité des établissements", préparation d'autant plus nécessaire que "les élèves de CAP sont certainement celles et ceux qui ont le plus besoin d'une préparation rigoureuse du fait de leurs difficultés scolaires souvent multiples". Il considère de plus que "le temps dégagé par l’absence d’oral de chef-d’œuvre pourrait être mis à profit pour limiter les effets néfastes de la crise sanitaire sur l’acquisition des connaissances et des compétences nécessaires à l’obtention (du) diplôme".

Interrogé par ToutEduc, Pascal Vivier, secrétaire général du SNETAA (FO), n'est pas d'accord. Il ne tient pas particulièrement à l'oral, mais voudrait que soit "valorisé", éventuellement par le seul contrôle continu, le travail "des collègues qui se sont impliqués" et des élèves qui ont mené à bien un projet. Si une mesure transitoire n'était pas prise pour cette année, ce serait "la fin" d'une "super idée". Pour le responsable syndical, le "chef d'oeuvre" va en effet dans le sens des pédagogies nouvelles, collaboratives, inspirées de Freinet, et il aurait pu séduire les professeurs de lycée professionnel. Mais il est "mal né, mal organisé, mal construit". La dénomination même, "chef d'oeuvre", a choqué, s'agissant d'élèves qui sont parfois très loin de l'excellence que le terme laisse entendre. On pense aux réalisations des compagnons du Tour de France, on voit mal, a priori, quel objet vont construire les élèves des formations du tertiaire ou des "services à la personne". De plus, alors que le professeur d'art appliqué aurait dû être "le chef d'orchestre" de ces projets, les chefs d'établissement ont souvent attribué les heures correspondantes aux professeurs d'atelier qui se plaignent de manquer d'espace pour enseigner les gestes professionnels.

A l'inverse, P. Vivier considère que l'autre dispositif de la réforme, la co-intervention, "fonctionne plutôt bien", et c'est pour lui "une bonne surprise". "Les enseignants n'étaient pas hostiles à l'idée de travailler ensemble, les proviseurs ont réussi à monter les emplois du temps correspondant." Mais c'est sur la co-intervention que le ministère prend des heures pour la philosophie et le sport. "Je suis très favorable au sport et à l'enseignement de la philosophie en LP, mais pas en cassant ce qui marche." Pour lui, il serait encore temps de "se mettre autour de la table", mais le ministère ne semble pas y être décidé.

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