Poursuite d'études pour les bac techno : un manque de visibilité sur les formations (IGESR)
Paru dans Scolaire, Orientation le jeudi 08 avril 2021.
Les formations auxquelles peuvent prétendre les bacheliers des séries technologiques "sont moins bien connues des familles mais aussi des enseignants“ souligne l'IGESR dans un rapport sur “l’offre de formation dans l’enseignement supérieur pour les bacheliers technologiques“ qui vient d'être publié. Les inspecteurs généraux notent de plus que “globalement, la population des bacheliers technologiques relève de catégories socio-professionnelles moins favorisées que son homologue de la voie générale". Ils ajoutent que le nombre de choix possible est limité pour certaines séries, et que "pour d’autres, les taux de pression élevés sur les formations demandées, induisent une forte sélectivité à l’avantage quasi exclusif des bacheliers généraux".
Ils constatent d'ailleurs une augmentation constante du nombre de vœux émis par les lycéens de la voie technologique pour intégrer toutes les catégories de formations de l’enseignement supérieur : “Il apparaît clairement que l’augmentation tous les ans de l’offre sur la plateforme Parcoursup, induit un plus grand nombre de vœux de la part des lycéens de la voie technologique.“
Ceux-ci portent d'abord sur des formations à bac + 2, à commencer par les STS qui recueillent près de 50 % des voeux (un tiers des bacheliers des séries technologiques les intègrent) et qui restent les formations les plus demandées "malgré une baisse qui se poursuit". Le rapport évoque à l'inverse "une augmentation régulière des admis en IUT grâce à l’application de pourcentages fixés par les recteurs en concertation avec les directeurs d’IUT“. Ils représentent toutefois moins du tiers des inscrits sur l’ensemble des départements d’IUT. "Plusieurs obstacles sont mis en avant pour expliquer cette faible proportion, comme le manque de candidatures et de vivier correspondant, la faiblesse académique des candidats ou la méconnaissance de l’offre de formation des IUT". Ils commentent : "Lorsque les propositions de remédiation ou l’adaptation des méthodes pédagogiques sont effectives et adoptées collégialement, la persévérance des étudiants et leurs chances de réussite en première année d’études supérieures augmentent ; dans ces conditions, le baccalauréat d’origine n’est plus un obstacle.“
La mission estime qu'il est "indispensable, pour accompagner la forte demande de poursuite d’études, de continuer à développer les formations en un an et les campus connectés, qui permettent de répondre aux freins géographiques et financiers, mais surtout de renforcer la fluidité des parcours jusqu’à bac + 3 au minimum tout en préservant des possibilités de diplomation à bac + 2, ainsi que les passerelles entre formations qui permettent des étapes progressives, rassurantes, gages de réussite.“
Les auteurs font 18 recommandations, notamment d' "assurer l’adéquation des programmes de certaines spécialités de DUT/BUT avec ceux des séries technologiques pour tenir compte des compétences acquises par les bacheliers technologiques.“ Ils précisent que la question de la place des formations privées "tant amont (second cycle) qu’aval (post-bac), reste un angle mort pour le présent rapport".
Le rapport ici (PDF)