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Lycées professionnels : une intersyndicale pour dénoncer une évolution délétère

Paru dans Scolaire, Orientation le jeudi 01 avril 2021.

"Nous formons des professionnels de haut niveau alors que trop souvent, l'apprentissage forme aux métiers de l'entreprise", estiment les représentants des professeurs de lycée professionnel. Une intersyndicale réunissant CGT, FSU, SNALC, SUD, CNT réclamait, ce 1er avril à l'occasion d'une conférence de presse commune, un "plan d'urgence", considérant que la TVP (la "transformation de la voie professionnelle", dénomination officielle de la "réforme Blanquer", ndlr) a pour conséquences des suppressions de postes, quelque 300 chaque année, tandis que la place de l'apprentissage se trouve renforcée par la "loi Pénicaud".

Les élèves ont perdu plusieurs centaines d'heures sur leur cursus, 375 h d'enseignement général pour un bac pro par exemple. La constitution pour les classes de seconde de "familles de métier", qui exclut de fait l'apprentissage des gestes professionnels (du fait de leur caractère plus généraliste), a d'ailleurs réduit le parcours vers un baccalauréat professionnel à "deux ans, deux ans 1/2" alors qu'il était de 3 ans, et même de 4 ans avant la réforme, quand les élèves préparaient un BEP en deux ans avant, pour une partie d'entre eux, de continuer vers un baccalauréat. Le BEP a été supprimé et le CAP, qui constituait encore un "diplôme intermédiaire", et qui évitait, en cas d'échec ultérieur, qu'un élève se retrouve sans rien, a été remplacé par une simple "attestation" (voir ToutEduc ici). Or celle-ci n'est pas reconnue comme un diplôme, ni sur le marché du travail, ni non plus pour le cursus scolaire. De fait, la possibilité pour un élève de 1ère professionnelle de rejoindre une première d'adaptation et la voie générale et technologique n'existe plus que théoriquement.

La réforme a par ailleurs donné "la main" aux branches et aux grandes entreprises sur les CPC (commissions paritaires consultatives) qui sont en train de réécrire les "référentiels" (les programmes, ndlr). Or leurs besoins ne sont pas ceux des petites entreprises. Par exemple, l'affûtage a disparu de la filière "génie industriel bois" et la formation aux métiers de la coiffure porte davantage sur la gestion de salons (en franchise, ndlr) que sur les gestes eux-mêmes.

En urgence donc, et dans le contexte de la crise sanitaire, ces organisations demandent la fin de la co-intervention et de la pédagogie du chef-d'oeuvre, prévues par la TVP, de façon à récupérer des heures d'enseignement. Les syndicats demandent aussi des aménagements pour les PFMP (périodes de formation en milieu professionnel) alors que dans certains domaines, hôtellerie - restauration, commerce, les élèves ne trouvent pas de terrains de stage.

A plus long terme, ils demandent le recrutement de personnels formés, alors que la compensation par des heures supplémentaires des postes supprimés aboutit à des situations intenables, 26h/semaine de cours par exemple. Cela suppose évidemment un effort budgétaires pour rendre les métiers de l'enseignement attractifs. Il faudrait également augmenter le nombre de places en lycée pour récupérer les apprentis qui n'auront pas trouvé de contrat de travail ou dont le contrat aura été rompu, ainsi que des places en STS pour les poursuites d'étude. Ils mettent surtout l'accent sur les déséquilibres en termes de financement, alors que 7 Mds€ vont au plan "un jeune, une solution", donc à l'apprentissage, que l'octroi de primes a été étendu jusqu'à la fin de l'année...

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