La FCPE veut faire "du boucan" tous les mercredis pour se faire entendre
Paru dans Scolaire le lundi 29 mars 2021.
Ils veulent “faire bloc“ face à la situation sanitaire qui se dégrade dans les établissements scolaires.
Une conférence de presse, organisée par la FCPE à l'occasion du lancement de son opération du “printemps des parents“, a réuni syndicats d'enseignants, de lycéens pour dénoncer avec vigueur le malaise d'une école mise “sous tension“ à l'aune des nouvelles mesures prises (classe fermée dès le premier cas de Covid-19 confirmé dans les 19 départements confinés, ndlr) par le gouvernement pour endiguer la montée de l'épidémie.
Les syndicats dénoncent les pratiques de Jean-Michel Blanquer face à leurs revendications : “les réunions avec le ministre se résument à la parole du ministre, la concertation n'existe pas, c'est surtout un effet de communication." Ils estiment que “l'école n'a pas été protégée“, et que "l'Etat ne prend pas ses responsabilités et n'a pas investi suffisamment ; dans le plan de relance du pays, cette dette que nous contractons aurait dû être mobilisée aussi sur l'école“, avec la crainte que “nous allions tout droit vers une génération sacrifiée“.
Pour la FCPE, “les parents ont aussi besoin d'avoir des solutions, sur le terrain on voit bien qu'on ne donne pas les moyens de mettre en place le dispositif qu'il faut, il faut les rassurer et leur donner une possibilité de se projeter, de s'organiser, il y a un manque de vision, on nous propose à chaque fois de faire au mieux, mais tout repose sur les parents, les enseignants et personnels ..."
Concernant la vaccination des enseignants (évoquée par le président de la République pour la mi-fin avril, ndlr) la FCPE réclame “que les enseignants soient vaccinés en priorité avec les AESH, les femmes de ménage et les personnels, soit 1 million de personnes". La FSU constate “un manque d'anticipation et de responsabilité du ministre de l'éducation. On attend des mesures précises, qui va vacciner, dans quel cadre, de plus on est suspendus à la livraison des doses."
Pour la passage à la jauge en demi-groupe, selon le SNALC, "le ministère n'a pas fait ses devoirs de vacances, ça devait se préparer en juillet août...", tandis que pour le SNUIPP “on a une situation qui explose partout, on va au-delà de ce qu'on peut faire, on ne peut pas avoir un enseignement de qualité quand on a 40 élèves", et la FCPE d'ajouter : “Nous demandons à passer en demi-jauge depuis le début de l'épidémie dès la maternelle et jusqu'au lycée, c'est pour ça que nous demandons des embauches massives."
Pour la FCPE, “on a vu ces derniers temps que le ministre de l'éducation nationale dit tout et son contraire et ne sait pas où il veut aller... L'école doit rester ouverte car la crise psychologique est de plus en plus forte auprès des enfants et des jeunes, il faut s'en occuper dès maintenant car il va y avoir des conséquences dans deux trois ans, il faut mobiliser tout le monde, c'est maintenant qu'il faut le faire."
“Nous voulons des actes, nous appelons l'ensemble des parents, des enseignants, des personnels et du périscolaire à se mobiliser tous les mercredis car il n'y a malheureusement que ce moyen pour se faire entendre, à sortir pour taper dans les casseroles, à faire du bruit pour les mesures que nous demandons." Tel est le mot d'ordre du “printemps des parents“ que lance ce mercredi la FCPE.
A noter que les organisations syndicales ont peu goûté l'initiative du ministre qui a mis hier sur son compte twitter une parodie de la chanson "The Wall" du groupe Pink Floyd, dont les paroles réécrites disent, une fois traduites, "On déteste l’éducation en ligne (...), On veut voir nos copains à l’école (...). Au bout du compte, on n’est qu’une fenêtre de plus sur Zoom."
Le communiqué de presse ici, la vidéo ici